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Baki tome 5 à 8 : l’entraînement du fils du démon

En 2022, on a eu le droit à de très nombreuses séries que l’on n’espérait plus. Des licences que l’on était impatient de pouvoir découvrir par rapport à l’aura qui s’en dégage, mais aussi concernant ce qu’elles pouvaient proposer en matière d’écriture. Ce fut notamment le cas pour Baki, qui a fait une entrée fracassante dans le catalogue de Meian. Débutant cette incroyable saga par le commencement, on avait grandement apprécié ce qui était proposé au travers de ces quatre premiers volumes. A présent, la suite est disponible et il était impensable de ne pas se jeter dessus pour voir comment le récit allait évoluer. C’est d’ailleurs une sacrée surprise que l’on a pu avoir avec la lecture de ces tomes 5 à 8 qui font beaucoup de place au passé et non à ce que l’on a pu observer jusqu’ici. Une manière pertinente de renforcer l’écriture de ce protagoniste qui reste tout de même mystérieux concernant son envie d’en découdre avec son père. Une occasion rêvée d’étendre l’univers de la série et surtout de proposer des défis inédits pour ce combattant qui n’était encore que peu conscient du potentiel qui l’habitait. L’heure est donc venue de découvrir ce qui a fait de Baki celui que l’on connaît !

Retour en arrière

Baki the Grappler T5Baki, imaginé par Keisuke Itagaki, s’était arrêté alors que le jeune champion de l’arène s’apprêtait à affronter Kureha Shinogi. Ce dernier est un chirurgien aussi talentueux en matière d’anatomie humaine que faisant preuve d’aucun scrupule pour montrer sa supériorité. Avec sa connaissance approfondie du corps humain, il est bien décidé à faire plier Baki sans se fatiguer outre mesure. Mais c’est sans compter la ténacité du jeune homme qui n’est pas prêt de laisser sa place. Poussé par les victimes de son adversaire, le fils de l’ogre va montrer à chaque spectateur dans les tribunes de quoi il est vraiment capable. Alors que le combat fait rage et est sur le point de connaître son dénouement, de nombreux souvenirs s’apprêtent à refaire surface. Pour Baki, ce combat va le conduire à ressasser son passé. Une époque où il n’était encore qu’un gamin qui devait endurer les leçons de son père et surtout où va naître son ambition de dépasser ce dernier. Alors qu’il était un simple collégien, l’ogre lui servant de géniteur avait déjà entrepris son voyage pour continuer à perfectionner son art. Pendant ce temps, Baki endure le programme très spécial organisé par sa mère dans le but de se renforcer. Mais tout cela ne lui suffit pas. A ses yeux, il ne fait que stagner, et même les plus célèbres tuteurs ne peuvent que lui apporter que peu de pouvoir. 

Finalement, il préfère rester dans son coin et habiter dans un petit cabanon sans cesse vandalisé par les gangs des environs. Il faut dire qu’il passe la plupart de son temps à se battre contre tous les voyous qui croisent sa route. Mais il sait pertinemment que ce n’est pas en menant un quotidien pareil qu’il pourra se surpasser. Finalement, c’est en croisant le chemin de Yuri Chakovsky, un boxeur à l’incroyable force, qu’il va prendre conscience de ce qu’il désire le plus. Se trouvant un rival digne de ce nom, le voilà prêt à franchir un nouveau cap dans son entraînement. C’est alors que lui vient une idée qui va lui permettre de suivre les traces de son père tout en façonnant son propre chemin. Pour cela, il va retourner là où tant de sang a coulé et où se trouve un ennemi qui pourrait servir ses intérêts. C’est ainsi qu’après avoir accepté l’idée d’une mort certaine que cet étudiant avance en direction de ce qui pourrait être son dernier combat. Non loin de lui, un yakuza du nom de Kaoru Hanayama s’avère être le plus balèze de son milieu. Un chef de clan dont le jeune âge n’a d’égale que sa force herculéenne. Alors que rien ne semble pouvoir indiquer que ce criminel et Baki se retrouvent face à face, une personne vient faire une proposition au mafieux. Pour une somme improbable, il lui demande de se confronter au collégien en utilisant toute sa puissance. S’il ne laisse aucun son sortir de sa bouche, Kaoru semble intrigué de voir ce qui peut pousser une personne à ce qu’il détruise un gamin. Le futur de tous ces combattants va se teinter d’un rouge sang.

Cette vague de tomes de Baki va prendre une direction surprenante étant donné qu’une fois que l’on atteint la conclusion du précédent arc, on part pour un voyage dans le temps. En effet, on oublie cette arène souterraine et tous ceux qui luttent en son sein. On renoue avec le passé de ce gamin pour qui la vie n’a été qu’une longue succession de combats. Un flash-back qui va s’inscrire dans la durée afin que l’on soit pleinement conscient de ce qu’il a traversé, mais aussi de ce qu’il a pu vivre. Cela passe notamment par des duels qui vont profondément marquer l’existence de ce garçon dans sa quête du pouvoir.

Des combats au sommet

Autant le dire tout de suite, Baki ne faiblit nullement dans l’action qu’il propose. Au contraire, il va même franchir un nouveau cap dans l’intensité de ses confrontations ce qui est paradoxal étant donné que l’on effectue un retour en arrière. Mais c’est justement ce qui rend les premiers pas de ce garçon aussi palpitants. Là où on nous présentait un adolescent redoutable où la peur de le voir perdre laissait place surtout à une admiration sans borne devant sa force et son courage, on nous présente ici un gamin qui n’a pas encore goûté à la violence de nombreux combats. Il a pu connaître la peur au contact de son père et le lecteur va donc le suivre dans ses premiers pas afin de dépasser celui-ci. Il est donc très important de noter que cette partie est autant l’occasion de voir quels adversaires ont pu façonner le guerrier qu’il est devenu que de constater à quel point il était loin d’être l’idéal du combattant que l’on a pu connaître dans les premiers volumes. Pour en revenir au sujet des rixes qui vont animer ces jeunes années, il était crucial de remettre en perspective l’état dans lequel se trouve Baki. En effet, il va faire face à des opposants qui vont lui montrer ce que c’est que d’avoir la crainte de mourir. Il suffit de voir son premier gros adversaire de ce flash-back pour ouvrir les yeux sur cette terreur sans nom qui s’empare de lui. Pourtant, c’est le fait de le voir avec des failles qui rend ces moments aussi grandioses. 

On le voit paniquer, supplier même et pourtant il ne va avoir de cesse de se surpasser pour surmonter tout ça ainsi que les terribles blessures que ses rivaux lui infligent. Là où précédemment, ce jeune homme nous épatait par sa maîtrise des divers arts martiaux et son flegme malgré les cicatrices subies, ici on découvre un garçon apeuré qui va réellement nous donner un sentiment d’évolution. Il va comprendre ce qui le différencie de son père au contact de tous ces ennemis qui vont tous lui apporter quelque chose d’important. Cela peut autant être au niveau de son style de combat que de sa propre personne. Même en étant face à la sauvagerie de la nature, il réussit à dépasser le statut d’excellent lutteur pour se transformer, un bref instant, en une véritable bête assoiffée de sang. En voyant ce développement, notre regard se teinte d’une sympathie encore plus profonde pour ce protagoniste qui n’est pas juste qu’une montagne de muscles. Il est avant tout un être qui a décidé de dédier sa vie à la perfection de son art mortel. Malgré les épreuves subies, il finit toujours par avancer. Son opposant a beau faire deux fois sa taille et avoir une puissance hors du commun, il finit inlassablement par se jeter dans la mêlée pour nous offrir un spectacle grandiose, viscéral et surtout en adéquation avec ce qu’il souhaite devenir. Le spectateur assiste estomaqué à l’ascension d’un petit prodige de ce milieu dont le talent se combine à des efforts inimaginables pour espérer être au niveau de ce démon qui hante ses jours.

Evidemment, Baki se devait de nous offrir des confrontations remarquables qui sont un régal pour les yeux. Dans ce domaine, ces quatre tomes montrent tout le talent de l’auteur pour cela. Mais il ne faut pas croire que la série se limite uniquement à une succession de luttes entre notre jeune combattant et ses adversaires. Au travers de ces diverses altercations, la série va montrer un élément très fort et qui va grandement jouer sur notre appréciation de l’œuvre. Il s’agit tout bonnement de cette fierté qui se dégage des divers personnages qui donnent tout ce qu’ils ont dans ces combats même si le prix à payer est énorme.

La fierté du guerrier

Baki the Grappler T8Un autre élément qui va grandement sublimer cette aventure est la manière dont sont traités chaque personnage en dehors de Yûjirô. En effet, là où l’ogre se montre sans pitié à l’égard de tous ses adversaires, Baki va suivre une autre voie. Quand on observe en détails les confrontations de ce jeune garçon, on se rend compte que derrière la pluie de coups qu’il subit se cache en réalité un combat où l’honneur prime avant tout. Il a beau connaître l’enfer face à de telles montagnes de muscles, notre protagoniste va aussi ouvrir les yeux sur le fait que devenir fort n’est pas forcément synonyme d’écraser ceux qui se dressent sur sa route. On peut tout à fait décrocher la victoire sans pour autant humilier celui qui a tout donné pendant le combat. Une leçon parfaitement mise en scène et racontée pendant ces quatre tomes. Même face au singe géant Yasha-Zaru, il va y avoir une forme de respect qui se tisse entre cet animal et ce jeune guerrier. On est resté silencieux face à leurs échanges de coups en nous demandant si Baki finirait en charpie et quand la violence de ce moment s’apaise, la scène présentée ne peut nous laisser de marbre. Blessé de toute part et perdant beaucoup de sang, les deux ennemis parviennent tout de même à se rapprocher suite à cette altercation. C’est pareil pour tous les combats qui vont suivre celui-ci. Là où son père détruit tout ce qui se trouve sur sa route, Baki va symboliser celui qui porte l’héritage et la flamme des vaincus. 

Qu’il soit perdant ou gagnant, on contemple des individus qui acceptent ce résultat, car ils ont tout donné et ont su s’unir à travers ces duels d’une rare intensité. Ce traitement est fabuleux, car il va appuyer la divergence qui s’opère entre la vision du guerrier de l’ogre et celle de son fils. Pour Yûjirô, le chemin menant au sommet se fait seul tandis que pour Baki, il est autant porté par ses capacités propres que par la volonté de tous ceux qui ont croisé le fer avec lui. Deux approches différentes qui donnent encore plus d’impact à cette future affiche qui nous encourage à continuer l’aventure. Il n’est pas tant question de prôner une nouvelle amitié venant naître suite à ces combats. L’auteur nous raconte surtout ici le respect, l’honneur et la fierté de ces êtres dont l’existence n’est faite que de duels et d’épreuves à surmonter. Cela provoque un attachement certain à l’ensemble du casting et surtout une envie de voir si cette direction saura nous étonner face à la puissance écrasante de ce monstre qui ne trouve son bonheur que dans sa victoire totale. Voilà un flash-back qui peut donner le sentiment de s’étaler longuement dans le temps, mais dont on ne loupe aucune miette tant il apporte une écriture soignée et une évolution captivante de l’ensemble des personnages. Une manière de mieux cerner par quoi est passée Baki, mais aussi ce qui le motive à faire face à ce géniteur qui ne rêve que d’avoir un adversaire à sa hauteur. Un héros qui sera passé par bien des souffrances pour enfin écrire les premières pages de sa légende.

Après avoir eu un début qui était prometteur, notamment dans la mise en scène de ces combats, Baki nous prouve ici que cette série d’arts martiaux ne s’arrête pas uniquement à du grand spectacle. C’est aussi une fresque où chaque personnage cherche à laisser sa trace par son style, mais aussi sa vision de ce qu’est un combattant. Une œuvre qui, par ses confrontations explosives, parvient à sublimer l’individualité de tous ces individus qui ont un profond respect pour ceux qui luttent vaillamment. L’honneur du guerrier poussé à son paroxysme pour des moments qui nous restent dans la tête.

Baki trouve sa voie

Avec ce nouvel arc narratif que l’on a pu découvrir au travers de ces quatres volumes de Baki, le mangaka nous montre qu’il maîtrise très bien sa maîtrise de son univers. Une œuvre qui évolue grandement entre chaque tome autant sur le plan scénaristique que sur le dessin. Bien sûr, on retrouve tout ce qui fait le charme initial de la série, à savoir des affrontements endiablés où tout peut se jouer en un claquement de doigts. On peut même dire que les confrontations présentées au sein de ces cases sont encore plus prenantes que celles vues auparavant. Cela est dû au fait que l’on remonte dans le temps et que l’on assiste ainsi aux déboires de ce héros qui nous semblait inébranlable. Maintenant, on voit qu’il était un être humain qui avait lui aussi ses peurs et ses doutes avant de se jeter dans la mêlée. D’ailleurs, l’auteur n’hésite pas à amener son personnage principal au fond du gouffre pour qu’il puisse en ressortir grandi. Il y a ainsi quelque chose de fascinant à voir ce garçon devenir cet individu qui impose son style et qui ne montre aucune hésitation. Le processus de création de cette figure centrale est mené de main de maître et l’on ne peut qu’être ébloui par sa progression, son potentiel, mais aussi tous ces combattants qui vont venir le défier tout au long de son quotidien. Une odyssée virile et bourrine, mais qui sait aussi faire preuve d’émotions et d’une humanité étonnante. On ne peut alors ressortir de cette aventure qu’impatient de connaître la suite du périple du fils du démon.

Une fois de plus, ce manga, centré sur le baston, nous délivre une lecture absolument palpitante. On peut même facilement dire que l’on a encore plus apprécié cette partie de la saga au vu de tout ce qu’elle nous raconte. Prenant le temps de nous exposer le passé de Baki, on cerne mieux la personnalité de ce jeune athlète et aussi de l’enfer qu’il a traversé dans l’unique but de se renforcer. Mais au-delà de l’aspect purement action de la série, on a été captivé par la dimension très sportive et humaine dont est capable de faire preuve cette histoire. On sent que chaque combat est là pour nous raconter quelque chose et chaque conclusion finit toujours par apporter un plus non  négligeable à notre cher ami. Si vous avez aimé les quatre premiers tomes, alors cette suite réussira totalement à vous combler. Et si vous n’avez pas encore franchi le pas, cette fresque martiale n’est pas uniquement attrayante par ses duels. Il y a aussi une forte sympathie qui se dégage de la plupart de personnages faisant que l’on ne peut s’empêcher d’admirer ces hommes qui se jettent à corps perdu dans la mêlée. A présent, on a quelques questions qui nous viennent en tête pour le prochain acte. Est-ce que Baki a une petite chance face à son père ? Réussira-t-il à repousser ses limites face à un homme qui n’a plus rien d’humain ? Est-ce que l’on reviendra rapidement à l’instant présent ou bien le flash-back continuera pour nous dévoiler tous les secrets du garçon ? Il nous tarde déjà de lire la suite.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces quatre volumes de Baki. Trouvez-vous que l’on a le droit à des combats qui gagnent en intensité, mais aussi en stratégies ? Appréciez-vous le fait de voir par quoi est passé Baki pendant sa jeunesse avant que n’arrive l’affrontement que l’on attend tous ? Est-ce que vous appréciez le fait que les divers combattants ne se limitent pas uniquement à des brutes, mais sont aussi des guerriers avec de l’honneur ? Etes-vous impatient de voir ce que pourra donner cette lutte au sommet entre le père et le fils ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

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