La fin du monde avec mon Shiba Inu

La fin du monde avec mon Shiba Inu tome 1 : une aventure qui a du chien

Les récits post-apocalyptiques n’ont eu de cesse de se multiplier au fil des années. Un genre qui reflète toujours une partie de notre société actuelle et de ses dérives pouvant conduire à ce triste sort. Mais si un tel événement est considéré majoritairement comme une véritable catastrophe, cela n’empêche pas certains d’auteurs d’utiliser ce thème sous un angle beaucoup plus calme et posé. Il suffit de voir un titre comme Escale à Yokohama pour comprendre que ce sujet peut aussi être abordé pour amener de la bienveillance et de la douceur tout en traitant de thématiques fortes. C’est exactement le cas avec la série dont je vais vous parler aujourd’hui et qui est sortie la semaine dernière chez Meian. Il s’agit du premier volume de “La fin du monde avec mon Shiba Inu” qui, rien que dans son nom, nous donne déjà le ton de ce qui nous attend. Cependant, je ne m’attendais pas du tout à ce que cette lecture puisse prendre une dimension aussi philosophique notamment par rapport au lien qui unit nos deux protagonistes. Il est donc grand temps de découvrir un autre monde où chaque jour est une aventure à part entière.

Tout est plus agréable en bonne compagnie

La fin du monde avec mon Shiba InuLa fin du monde avec mon Shiba Inu, imaginé Yu Ishihara, nous fait suivre le quotidien d’une adolescente tout ce qu’il y a de plus normal. Malheureusement pour cette dernière, elle ne peut plus profiter d’une vie classique. Pas d’école, d’amis ou de famille qui ponctuent son quotidien. La raison est simple, l’apocalypse a frappé le monde et elle se retrouve maintenant seule à parcourir ces vestiges dans le but de survivre. Enfin seul n’est pas vraiment le bon mot étant donné qu’elle peut compter sur la présence d’un autre être à ses côtés. Il s’agit tout bonnement de son Shiba Inu Haru qui l’accompagne partout où elle va. A eux deux, ils vont tout faire pour que chaque jour se passe au mieux. Il faut dire que même si la fin du monde a eu lieu, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a plus rien à faire. Au contraire, les événements étranges vont s’enchaîner pour le tandem qui va connaître bien des expériences auprès de cette nature qui a repris ses droits. Ils pourraient même faire des rencontres dignes des plus grands récits de science-fiction maintenant que l’homme n’est plus maître de la planète. Mais s’il y a bien une chose qui peut sembler encore plus étrange que tout ça, c’est le fait que Haru puisse parler avec sa maîtresse. Un chien semblant doué de paroles et qui n’hésitera pas à faire bien des commentaires tout au fil de leurs péripéties.

Mais pour l’adolescente, tout ça semble tout à fait normal notamment au vu de ce qu’elle peut découvrir au sein de ces ruines. Mais qu’est-ce qui fut à l’origine de cette destruction ? Existe-t-il d’autres survivants sur ces terres ? Quel avenir attend ce binôme à la fin de leur voyage ? Des questions qui sont très loin de hanter l’esprit de cette demoiselle qui pense avant tout à ce qu’elle va bien pouvoir manger aujourd’hui ou où elle va dormir. Quand la fin du monde est là, l’être humain se centre sur ce qui est réellement important. Vivre l’instant présent comme s’il n’y avait pas forcément de lendemain. C’est ainsi que cette adolescente va profiter de ce qui se trouve sous ses yeux sans avoir à porter nécessairement son regard au loin. Son compagnon à quatre pattes est là pour s’occuper des questions existentielles. Deux êtres bien différents, mais qui sont unis par un lien pouvant même survivre à la destruction de la société humaine. Peu importe ce qui se dressera sur leur route, ils continueront d’avancer et de profiter de ce que cette vie peut offrir même si les souvenirs de leur ancienne vie restent ancrés en eux. Ainsi débute leur longue épopée sans réel objectif où chaque lever de soleil est le signe annonciateur d’une journée pouvant réserver bien des surprises. C’est par l’incertitude de ce qui arrivera le jour même qui rend ce périple aussi savoureux pour ces deux compères qui n’ont pas fini d’enchaîner les situations cocasses.

Quand on s’arrête quelques instants sur le synopsis de La fin du monde avec mon Shiba Inu, on se rend compte que le titre veut prendre le contrepied de ce que l’on connaît dans ce genre. Une œuvre qui va, autant par sa narration que par son écriture, se présenter comme une petite bouffée d’air frais où l’on se sent emporté dans ce quotidien à la fois si unique et touchant. Avec un tel décor, l’artiste arrive à dessiner une fresque qui peut autant nous faire sourire que nous faire réfléchir sur bien des aspects de la vie et du monde qui nous entoure. Un récit aux multiples facettes.

Les aléas d’un chien et de sa maîtresse

Tout d’abord, il est important de noter deux choses concernant le récit proposé par La fin du monde avec mon Shiba Inu. La première est que l’on fait face à une œuvre entièrement en couleurs. Le second point est que l’on est devant un récit qui se découpe en une multitude de mini-histoires qui vont nous décrire les divers événements vécus par notre binôme. Nous ne sommes donc pas face à une intrigue qui veut nous emmener d’un point A à un point B, mais sur une aventure qui veut simplement nous partager ces moments atypiques et simples que vont vivre nos deux protagonistes. Cela peut paraître pas forcément attirant au premier coup d’œil et pourtant ce premier volume fait preuve d’une grande ingéniosité à bien des niveaux et notamment dans son écriture. En effet, Yu Ishihara arrive, à travers cette narration à consolider et surtout à nous montrer le lien qui unit cette adolescente et Haru. Cela peut autant être à travers des taquineries qu’une complicité sincère et réconfortante. Quand on pose les yeux sur ce duo, on n’a presque pas le sentiment que l’on est en train d’assister à la disparition de la civilisation humaine. Toute notre attention se focalise sur eux et ce qu’ils vont vivre au quotidien. Un focus qui va ainsi avoir plusieurs répercussions sur notre manière d’appréhender cet environnement et ce contexte censé être tragique. En réalité, le titre veut que l’on se concentre avant tout sur l’instant présent et ainsi nous montrer que dans une telle situation, on revient à l’essentiel. 

Ainsi, nos considérations se tournent sur les petits bonheurs que l’on peut observer à tout moment. Cela peut être dans une trouvaille, un paysage ou une rencontre venant briser la monotonie de ce mode de vie. De ce fait, si le manga a une dimension tournée vers la comédie, cela ne l’empêche pas de faire preuve d’une profondeur incroyable. Justement, cette touche d’humour vient justement dédramatiser le drame vécu par l’humanité afin que l’on soit avant tout interpellé par notre binôme et leurs nombreuses frasques. En parlant de notre duo, celui-ci va aussi avoir un rôle important dans notre appréciation de l’œuvre. Là où l’adolescente symbolise une certaine insouciance et surtout l’instant présent, Haru, à travers ses paroles, va avoir une vision bien plus tournée vers l’avenir et le passé. Il est celui qui amène de multiples réflexions existentielles qui peuvent donner à sourire, mais qui vont aussi avoir une certaine efficacité au vu de ce contexte de fin du monde. On est obligé de réfléchir aux propos pertinents qu’il dit et cela va ainsi appuyer ce double discours qu’affiche la série. D’un côté, on a une humaine qui va nous montrer l’importance de ces petits instants de bonheur que l’on peut connaître au quotidien. De l’autre, un animal qui cherche avant tout à veiller sur cette maîtresse qui, un beau jour, finira par être seule. Il se veut autant comme une source de réconfort, d’amusement, mais aussi d’apprentissage pour cette dernière qui va pourtant n’être pas encore conscient de tout ce que l’avenir lui réserve. Une épopée qui peut se montrer drôle de prime abord et qui pourtant va approfondir de nombreuses pistes intéressantes en matière de thématiques traitées.

La fin du monde avec mon Shiba inu possède plusieurs casquettes que le titre arrive à endosser avec brio. A la fois un très bon divertissement, une comédie efficace et une ode à la vie, cette histoire peut nous faire passer par bien des émotions. On finit, sans même s’en rendre compte, par apprécier énormément ce tandem qui avance lentement vers de nouveaux horizons. Rien que par l’alchimie qui se dégage entre nos deux protagonistes, on a le droit à de merveilleux moments où humour, complicité et lien se mélangent pour un résultat qui ne nous laisse pas de marbre.

La fin du monde avec mon Shiba Inu donne le sourire

Si je savais à peu près ce qui m’attendait en me lançant dans La fin du monde avec mon Shiba Inu, je ne m’attendais pas à ce que ce premier contact soit aussi captivant. Si l’humour se montre efficace et la relation entre nos deux protagonistes remarquable, c’est bel et bien la richesse dans l’écriture de ces derniers qui m’a totalement conquis. J’ai été totalement surpris par la profondeur des propos tenus par Haru, mais aussi sa vision du futur. Un être qui ne se soucie pas de sa propre personne, mais de sa maîtresse qui va devoir apprendre à se débrouiller par elle-même quand il ne sera plus là. Une représentation plus que réussie du lien pouvant unir un chien et son maître et surtout le soutien moral qu’il peut être notamment dans un tel contexte. De plus, l’utilisation des codes du post-apo pour délivrer une expérience littéraire plus bienveillante que terrifiante est aussi une bonne chose. Cela permet d’avoir une vision différente du monde qui nous entoure, de la société et aussi de la vie elle-même. On ne peut ressortir de cette lecture sans se mettre à réfléchir sur notre propre existence et sur les questions que soulève ce manga. La mangaka montre tout son talent en seulement quelques pages et on a envie de prolonger l’expérience pour voir ce qui attend notre binôme. C’est donc un premier acte plus que convaincant et qui peut être parfait pour se changer les idées en suivant une magnifique ode à la vie.

Nous voilà donc face une belle petite découverte avec ce premier volume de La fin du monde avec mon Shiba Inu. Un titre qui ne plaira peut-être pas forcément à tout le monde de par sa narration si spécifique. Cependant, on est devant une œuvre affichant bien des niveaux de lecture et qui peut autant séduire ceux voulant une épopée drôle et divertissante que ceux cherchant une histoire profonde et traitant de sujets importants. Réussir à mêler tout ça en un seul volume est un très bel exploit et l’on désire ardemment en voir plus concernant le futur qui attend nos deux nouveaux amis. Je tiens aussi à souligner l’incroyable dernière histoire qui nous est racontée dans ce tome et qui a facilement su me faire verser quelques larmes. Une proposition qui est encore plus bouleversante après avoir vécu tous ces grands moments en compagnie de cette adolescente et de son fidèle compagnon. A présent, il est évident que j’ai pas mal de questions concernant le futur des aventures d’Haru et de sa maîtresse. Qu’est-ce qui attend ce binôme de choc au sein de cet environnement inédit ? Est-ce qu’il y aurait d’autres survivants ? Qu’est-ce qui se cache réellement derrière cette destruction de l’humanité ? Assisterons-nous à d’autres questionnements pertinents de la part de ce shiba inu ? Aurons-nous le droit à une évolution dans les émotions ressenties ? Il me tarde de poursuivre ce voyage sans but en leur compagnie.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de La fin du monde avec mon Shiba Inu. Trouvez-vous que le titre réussit à aller au bout de son idée et parvient à avoir des moments chargés en émotions ? Avez-vous ressenti une profonde sympathie à l’égard d’Haru et de sa maîtresse ? Avez-vous été profondément touché par la fin de ce tome ? Est-ce que la série est parvenue, selon vous, à afficher une grande différence dans les nombreuses situations vécues par nos protagonistes ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

© 2018 Ishihara Yuu, MEDIA FACTORY

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