Garland

Garland : les objectifs d’un manipulateur

Après un petit temps par rapport au dernier article de la vague “Antagonistes FFIX”, il est l’heure de reprendre du service pour venir compléter celle-ci. Il faut dire qu’il ne reste plus tant d’adversaires emblématiques au sein de cet opus que j’ai déjà traité par bien des biais. Alors qu’il reste toujours l’ennemi emblématique de cet épisode, mon attention va pourtant se tourner vers un tout autre personnage. Un individu bien mystérieux ayant fait son apparition que bien tard dans l’aventure et qui pourtant va se présenter comme un rôle important dans la compréhension de certaines intrigues. Il s’agit de ce cher Garland qui va se présenter comme un être à part dans le monde de Final Fantasy IX. Un antagoniste qui observe de haut cet univers qu’il semble convoiter et qui va surtout avoir un fort lien avec Djidane et Kuja. Mais qu’est-ce qui se cache réellement derrière cet homme et ses ambitions dévorantes ? Il est grand temps de répondre à ça tout en y abordant mon ressenti et mon analyse personnelle. C’est parti pour décortiquer la psychologie de ce personnage qui a su semer le doute chez notre héros.

Un être venu de nulle part

GarlandLa première chose qui est intéressante quand on parle de Garland dans Final Fantasy IX est le fait qu’il met beaucoup de temps à faire son entrée sur scène. En effet, il faut attendre réellement l’attaque d’Alexandrie par Kuja pour commencer à entrevoir une forte présence de ce dernier. Mais même à ce moment précis, on ne sait pas vraiment qui est cet étranger se cachant derrière cet œil géant que l’on peut voir à quelques reprises dans le ciel et surtout qui est à l’origine des tourments des invokeurs de Madahine-Salee. Ce n’est qu’une fois que l’on arrive sur Terra que l’on finit par comprendre qui il est vraiment et la personnalité de cet homme répondant au nom de Garland. Bien sûr, pour le fan de la franchise, le simple fait d’apprendre son identité nous fait tilter. Cela fait référence au premier grand ennemi de la franchise qui s’est confronté aux guerriers de la lumière dans le premier opus. Un antagoniste emblématique et qui a eu le droit à plusieurs références au fil des épisodes et même à un opus dédié sur son origine. S’ils ont le même nom, le Garland de ce neuvième titre est différent à bien des égards. Tout d’abord, comme je l’ai dit un peu plus tôt, on est face à un individu qui ne fait son apparition que bien tard dans l’aventure. On peut même se demander finalement d’où il vient et il y a même un sentiment étrange qui se dégage de cette première rencontre avec le vieil homme. Un être entouré de mystères et qui va surtout délivrer quelques mots qui vont avoir une importance considérable pour la suite. En effet, il semble s’adresser à Kuja et paraît presque lui être supérieur en disant qu’il était temps d’arrêter son entreprise. Ainsi, la hiérarchie des antagonistes est bousculée à cet instant précis, car on sent qu’il y a une histoire commune qui relie ces deux personnages, mais dont on ignore tout. 

Garland se présente alors comme une cible presque plus haute, à ce moment du jeu, que notre vendeur d’armes. En plus de ça, il faut aussi reconnaître que toute la mise en scène autour de celui-ci appuie grandement sur ce côté entité supérieure descendant d’on ne sait où. Il suffit de voir cet immense œil rouge dans le ciel pour avoir des frissons alors qu’en réalité il s’agit d’un élément de son vaisseau “L’invincible”. Pareil pour son thème musical ou même son chara-design. Garland est un antagoniste qui fait forte impression d’entrée de jeu sans pour autant montrer de quoi il est réellement capable sur le plan personnel. Mais on est tout de même témoin de la puissance de son arsenal avec ce fameux rayon qu’il lance sur Alexandre et qui, normalement, permet de contrôler l’invocation en question. Il n’y arrive pas, mais cela met en piteux état cette impressionnante chimère alors qu’il y a à peine quelques minutes, c’était elle qui nous éblouissait. En faisant ça, on prend conscience du danger que représente cet homme et surtout qu’il est très loin d’avoir dévoilé tout son potentiel étant donné qu’il ne s’agit ici que d’un outil entre ses mains. Dans l’esprit du joueur, en plus de l’incompréhension de ce qui se passe, se bouscule énormément de questions à l’égard de ce nouveau venu au sein de cette épopée. Mais voilà ce qui est remarquable avec l’écriture de ce personnage. Sa première apparition ne dure que durant cet instant et il faudra avancer bien plus loin dans le jeu pour finalement lui faire face pour de bon. Pourtant, en seulement quelques minutes, il arrive à se montrer comme un antagoniste redoutable. Il met un terme aux agissements de Kuja, qui jusqu’ici était le principal adversaire, et va même jusqu’à détruire Alexandre et la ville en un claquement de doigts. Une approche qui nous donne la sensation d’avoir devant nous une éminence de l’ombre poussée à se mettre en lumière suite aux agissements de son “sbire” qu’est Kuja. Pourtant, la vérité est encore plus forte et va éclater quelques chapitres plus tard.

L’homme qui va tout renverser

Comme dit précédemment, ce n’est qu’une fois que l’on quitte Gaïa pour se rendre sur Terra que l’on va enfin faire la connaissance de Garland de manière officielle. Pour bien comprendre ce qu’il est et surtout ce qu’il représente, il est important de s’attarder sur l’histoire de cette planète. En effet, cette dernière n’a eu de cesse d’absorber des mondes afin de survivre. Malheureusement, cela ne fait que retarder une destruction qui semble de plus en plus proche. Pour permettre de pérenniser Terra, le nouvel objectif d’assimilation fut justement de s’en prendre à Gaïa afin de fusionner les deux planètes. Cependant, au vu du risque engendré par cette opération, le peuple de Terra décida d’assurer sa sauvegarde en plaçant leur âme en sommeil le temps que tout soit réglé. Mais qui donc pourrait assurer cette dangereuse entreprise si plus aucune personne n’est présente ? Il s’agit tout bonnement de Garland qui a été créé il y a 5 000 ans pour contribuer aux diverses assimilations survenues au fil du temps. C’est lui aussi qui est chargé de veiller sur les âmes de ses maîtres tout en leur assurant un corps de substitution pour le jour du grand réveil. C’est pour ça qu’il créa les Genomes 3 000 ans avant toute notre histoire. Ces êtres n’étaient destinés qu’à servir d’enveloppe charnelle quand l’heure serait venue de réveiller le véritable peuple de Terra. Ainsi, quand on prend conscience de tout ça, on se rend compte que Garland a une histoire bien plus riche qu’on pourrait l’imaginer. Il est à l’origine du premier plan de fusion entre les deux planètes, mais qui a malheureusement laissé de terribles séquelles à Gaïa pour finalement conduire à un échec. 

C’est là qu’il décida d’implanter l’Ifa afin de mener cette absorption de manière plus sûre et progressive. Quand on ouvre les yeux sur toute cette histoire, celui qui veille sur Terra est autant présenté comme un être froid et calculateur qu’un simple outil entre les mains de ses maîtres. Une entité entièrement dévouée à son objectif et qui n’a aucun scrupule à faire usage de procédés terribles pour concrétiser celui-ci. Il est la création ayant donné vie à d’autres créations. De ce fait, il y a un cycle très intéressant qui se dessine devant nous et qui représente un peu tout ce que Terra symbolise. Une planète agonisante qui ne survit qu’en dévorant les autres. Ses habitants, pour survivre, n’hésitent pas à sacrifier de nombreuses vies et vont jusqu’à donner les clés de leur existence à un être créé par leurs soins. Et ensuite Garland qui donne vie aux Genomes et devient un peu le chef de ce nouveau peuple sans même qu’il ne s’en rende compte. Tout cela pour que la boucle continue et qu’il puisse concrétiser ce but pour lequel il a été créé. Son passé ainsi que son histoire sont captivants, car elle amène bon nombre de thèmes qui résonnent très fort tout au sein de l’univers FFIX. En effet, ce n’est pas la première fois que l’on a le droit à un personnage ayant vu le jour artificiellement et qui se cantonne à l’unique tâche qu’il sait faire. Et oui, on pourrait facilement faire un comparatif entre Garland et les mages noirs ou même les Genomes. La seule chose qui les différencie est le fait que le premier s’est entièrement dévoué à son rôle sans jamais réellement chercher à s’en émanciper ou bien trouver une voie qui soit la sienne. Mais son implication dans l’aventure ne s’arrête pas là étant donné qu’il y a encore le lien entre lui, Kuja et Djidane à expliquer. C’est là que l’on comprend à quel point ce vieillard peut se montrer froid et impitoyable.

Celui qui aura fait chavirer Kuja et Djidane

Si l’on a déjà pu s’attarder un peu plus tôt de toute l’influence qu’a pu avoir Garland sur cet épisode au niveau des deux principales planètes, son rôle ne s’arrête pas là. Il est aussi celui qui va faire éclater la vérité à nos protagonistes et particulièrement à Djidane concernant ses origines. En effet, c’est en débarquant sur Terra et en parlant avec le vieil homme à Pandémonium que l’on apprend que notre héros était un Genome depuis le début. Mais ce n’est pas tout, car il va aussi indiquer que Kuja est aussi l’un d’entre eux et qu’ils sont donc quasiment des frères. Des informations qui vont profondément bouleverser notre protagoniste qui va, dans un premier temps, ne pas croire à ces révélations avant de finalement sombrer dans le désespoir. Ceci est un élément important, car comme j’ai pu l’indiquer dans ma chronique sur Djidane, celui-ci a toujours été une source de réconfort et de soutien tout au long de l’aventure. Peu importe les épreuves et les difficultés, il a toujours été là pour tirer ses amis vers le haut. Cependant, il aura suffi de quelques mots pour l’ébranler profondément et l’amener quasiment à se séparer de tout ce qui lui était précieux. Garland est celui qui a mis à mal ce voleur au grand cœur que l’on pensait imperturbable. Il est donc celui qui va montrer les failles chez le chef de la bande, mais qui va aussi quasiment en venir à bout en le ramenant à son rôle initial de Genome. En un claquement de doigts, il remet en question toute son existence et fait de lui une vulgaire marionnette de sa conception devant obéir à son créateur plutôt que de suivre un soi-disant libre-arbitre. Il brise le mental de l’ancien membre des Tantalas et prouve une fois de plus son dévouement à sa cause en n’ayant aucun scrupule à tout balancer au visage de celui-ci. 

Il n’a que faire de ses états d’âme étant donné que cela n’entre pas dans sa mission. On voit réellement dans ces instants à quel point il n’a que peu de considération pour ces êtres qu’il a façonnés et qu’ils considèrent comme remplaçables. Un constat intéressant, car cela signifie aussi qu’il n’a aucun mal à s’en prendre à ceux qui sont censés devenir les nouveaux corps de ses maîtres. A ce stade du jeu, on peut réellement voir Garland comme l’une des principales causes des malheurs qui frappent nos héros, mais aussi l’ensemble du monde. Il semble bien au-delà de Kuja et de ses ambitions plus personnelles. Un antagoniste qui a un but bien précis et qui n’en dévie jamais quitte à ce que cela l’amène à sa perte. C’est après avoir sauvé Djidane de son désespoir et avoir confronté le gardien des lieux que l’on va assister au face-à-face entre Kuja et Garland. Le premier va aisément mettre un terme à l’existence de celui qui l’a créé. Mais pourtant, ce vieil homme ne va pas totalement disparaître. Avant de chuter, il va révéler la vérité à ce Genome turbulent qui s’est mis tant de fois sur sa route. Il lui dévoile que son existence est limitée au même titre que ses fameux mages noirs et qu’il ne lui reste que peu de temps à vivre. Des mots qui vont sonner comme une fatalité pour celui qui espérait pouvoir asseoir son pouvoir et qui est finalement rattrapé par le temps. Avec cette déclaration, Garland sait que c’est la fin de son rôle et qu’il a échoué. Mais malgré tout, il arrive, dans la mort, à provoquer une fois de plus la rage et le désespoir d’un être qui va détruire Terra et qui, contrairement à Djidane, n’a personne pour venir le sauver. Une dernière pique à l’égard de cet enfant qui aura toujours défié son autorité.

Pandemonium Garland

Garland aura laissé son empreinte

Il est grand temps de conclure cette chronique autour de cet antagoniste qu’est Garland. Quand on y réfléchit, ce dernier ne brille pas par une très grande présence. Contrairement à des personnages comme Kuja, Branet, Beate ou même Pile et Face, son rôle se limite avant tout à une partie bien précise de cette épopée. Mais en seulement si peu de temps, le studio a su créer un individu qui va profondément chambouler notre perception du jeu, de cet univers et aussi de certains personnages. De même, s’il est présent en tant que boss, ce n’est pas sa confrontation avec lui qui fait que l’on se souvient de Garland. En effet, il ne marque pas par son affrontement armé avec notre équipe, mais pour tout ce qu’il apporte en dehors de la sphère purement combat. Un antagoniste qui, à travers de simples mots, va amener Djidane au bord du gouffre et provoquer la colère de Kuja amenant à une destruction massive. C’est encore plus fort lorsque l’on entend les dernières paroles qu’il adresse à notre héros. Il ne présente aucun remord à l’égard de ce qu’il a fait et considère avoir tout donné pour sa mission. Ce qui aura réellement conduit à sa perte aura été de voir deux de ses créations se retourner contre lui. Un comble pour celui qui était aussi une entité fabriquée par des êtres endormis. Finalement, quand on y pense, Garland de FFIX était lui aussi assez similaire avec les mages noirs ou les Genomes. S’il a pu vivre des milliers d’années, cela n’enlève rien au fait qu’il n’a jamais cherché à trouver sa propre voie au contraire de Djidane, Bibi ou même Kuja. Mais là où ces derniers ont sans cesse cherché un sens à leur vie, ce vieil homme s’est satisfait de ce but qu’on lui a confié à sa naissance et qui suffisait à ses yeux à se sentir vivant. 

Deux façons bien différentes d’aborder la vie, mais aussi la peur de ce que peut donner le futur sans un objectif à atteindre. Voilà pour toutes ces raisons que Garland est un antagoniste bien plus marquant qu’il n’y paraît. Il a beau être cantonné qu’à une partie précise de l’aventure, cela n’amoindrit pas son impact. Au contraire, il va être celui qui unit le passé, le présent et l’avenir en nous dévoilant bien des secrets et en étant le levier de la catastrophe que vont subir Gaia et Terra. Si, comme je l’ai dit au début de ma chronique, son nom fait irrémédiablement référence au célèbre méchant du premier opus, ce neuvième épisode a su lui donner une toute autre portée. Un être à part qui a fait de son mieux pour obéir à ses maîtres en devenant un créateur lui aussi et qui s’est brûlé les ailes en voulant tout contrôler. A l’image des diverses machines, mages noirs et autres entités artificielles de ce titre, Garland est un individu guidé machinalement par un devoir qui a bridé toute forme de libre-arbitre de sa part. Un adversaire qui laissera son empreinte dans cet univers et dans le cœur de nombreux fans. J’espère que cette chronique vous aura plu et qu’elle vous aura donné envie de vous pencher sur ce personnage qui a un rôle tout aussi capital que les grands noms de cet opus. N’hésitez pas à me dire dans les commentaires ce que vous avez pu penser de Garland et aussi s’il vous a marqué par sa présence, son comportement et son discours. On se retrouve très vite pour bien d’autres chroniques gaming et notamment le dernier article de cette vague FFIX spéciale antagonistes.

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