1 éditeur – 5 recommandations : Glénat
En ce jour, il est grand temps de vous proposer un nouveau numéro de “1 éditeur – 5 recommandations”. Pour cette fois, je me suis dit qu’il serait intéressant de se pencher sur le catalogue de Glénat. Il faut dire que la maison d’édition a su nous proposer pas mal de séries au fil de ces dernières années qui se sont avérées prometteuses ou captivantes. Il était donc grand temps de vous proposer ma petite sélection regroupant cinq mangas qui, à mes yeux, valent le coup d’œil. Comme toujours, cela n’est qu’une liste non-exhaustive et il y a énormément d’autres pépites à découvrir au sein de chaque catalogue. Il n’est donc pas impossible que je fasse d’autres numéros propres à chaque éditeur pour aborder d’autres surprises au niveau des titres proposés. Quoi qu’il en soit, il est grand temps de voir une partie des pépites du monde du manga et il s’agit ici de séries assez récentes et donc encore facilement trouvables en librairie. Evidemment, n’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre liste ainsi que vos recommandations personnelles de cet éditeur. On est reparti pour un petit voyage où chaque escale est un plaisir.
Réimp !
On commence très fort cette sélection avec sûrement l’un de mes plus gros coups de cœur de ces dernières années. Il s’agit de Réimp, imaginé par Naoko Mazda, dont les huit premiers volumes sont d’ores et déjà disponibles. Ce titre nous fait suivre Kokoro, une ancienne judokate ne pouvant plus espérer une carrière professionnelle au vu d’une blessure assez récente. Malgré tout, son optimisme débordant fait qu’elle ne désespère pas et décide que c’est le début d’une toute nouvelle aventure pour elle. C’est alors qu’elle va postuler dans une maison d’édition et va finir par être embauchée après avoir fait un entretien pour le moins surprenant. On va alors la suivre dans la découverte du milieu du manga et de tous les aspects qui composent ce marché. Vous l’aurez compris, nous voilà face à une œuvre qui veut servir de témoignage de tout ce qui peut y avoir au sein de ce domaine. Ce n’est pas la première fois qu’une licence veut nous présenter les coulisses du métier d’éditeur au Japon. Cependant, c’est bien l’un des rares exemples à aller aussi loin dans tout ce qu’il décrit. C’est simple, tout y passe que ce soit le travail des éditeurs, le quotidien des mangakas, le rôle du marketing et aussi l’importance des libraires. Il n’y a pas un seul corps de métier qui n’a pas le droit à son moment au sein de cette histoire et c’est amené avec une telle maestria que l’on est captivé par ce que l’on découvre. Si l’on est face à un titre qui se veut assez bienveillant en grande partie notamment avec cette héroïne solaire, cela ne veut pas dire que l’on échappe aux pires choses de la profession. En effet, on aborde autant les succès que les échecs, la détresse de certains auteurs et le comportement horrible de quelques personnes. Une aventure qui nous implique dans l’avenir de cette maison d’édition, mais qui nous apporte aussi tellement de connaissances et d’informations importantes. Juste un très gros oui pour cette incroyable licence !
Fool Night
On continue ce petit listing recommandation chez Glénat avec un autre titre qui fut ici une totale surprise. Il s’agit de Fool Night de Kasumi Yasuda dont les quatre premiers tomes sont disponibles en France. Ce manga nous plonge dans un monde ayant connu un terrible événement avec l’apparition d’un épais nuage empêchant le soleil d’éclairer la Terre. Sans la moindre lumière naturelle, les végétaux disparurent les uns après les autres et entraînèrent avec eux de sinistres conséquences pour le monde. Ce n’est que grâce à la technique de transfloraison que l’humanité survécut en transformant ceux qui le désiraient ou étaient en fin de vie afin qu’ils deviennent des hommes plantes. On suit Toshiro, un jeune homme qui décide d’entamer le procédé afin d’obtenir les dix millions de yens accordés à ceux qui se lancent dans cette opération sans le moindre retour possible. Mais ce choix va le conduire à faire le point sur ce qui lui reste de temps à vivre et sur ce qu’il compte en faire. Ce titre nous propose un contexte proche d’une fin du monde afin de nous amener à réfléchir sur ce concept qui a vu le jour. Une technologie permettant de sauver le plus grand nombre, mais qui soulève d’importantes questions éthiques. Ce conflit qui va alors se jouer en nous va perdurer tout au long de la lecture et des événements dont on va être témoin. Le mangaka nous décrit avec brio à quel point le désespoir peut entraîner de violentes décisions et aussi nous montrer des facettes bien sombres de l’être humain. Une œuvre qui arrive à être mélancolique, dramatique et aussi étonnante dans l’évolution de son intrigue. Un petit ovni qui m’a mis une claque autant sur le plan visuel que sur l’émotion ressentie au cours de cette épopée aussi dérangeante que saisissante.
Trillion Game
On change totalement de registre avec le manga dont je vais parler maintenant. Dès le départ, ce titre a su éveiller ma curiosité rien qu’en voyant la collaboration qui se trouvait derrière. En effet, Trillion Game est le fruit du travail conjoint de Riichiro Inagaki et Ryoichi Ikegami. Deux noms mythiques du monde du manga et qui nous délivrent ici une œuvre captivante à plus d’une raison. Avec actuellement trois tomes disponibles en France, cette série nous raconte l’histoire de Haru et Gaku, deux amis. Le premier est un tchatcheur hors-pair tandis que le second est un virtuose derrière son écran. Si rien ne semble les réunir, ils vont pourtant se rapprocher durant leurs études pour nouer une véritable amitié. Mais c’est une fois lâchés dans le monde du travail qu’ils vont se lancer dans une entreprise inimaginable. A eux deux, ils veulent monter une affaire qui pourrait leur rapporter pas moins d’un trillion de dollars. Une somme vertigineuse pour Gaku, mais qui ne semble pas faire peur à Haru qui est déterminé à emmener leur tandem au sommet du monde. Avec ce pitch, Trillion Game se présente déjà comme très original étant donné que l’on se retrouve dans une tranche de vie assez surréaliste où l’on assiste à l’ascension de deux futures fortunes mondiales. Ce qui est grisant tout au long du manga, c’est de voir justement les différentes étapes de leur plan pour atteindre ce but semblant pourtant impossible pour une grande partie de la population. Cela nous amène à assister à de nombreux rebondissements, des conflits entre sociétés et surtout une adaptation constante de nos deux protagonistes. Un rythme effréné qui colle très bien à l’ambition démesurée de ces deux hommes qui vont constamment devoir lutter pour tirer leur épingle du jeu. L’entrepreneuriat devient un champ de bataille au sein de ces pages où un duo va tout faire pour bousculer les plus grands de la planète. Un récit captivant et qui sait nous tenir en haleine.
L’Oxalis et l’Or
On se rapproche de la fin de cette sélection et il est grand temps de voyager dans d’autres contrées avec le quatrième titre. Celui-ci n’est autre que L’Oxalis et l’Or de Eiichi Kitano dont les sept premiers volumes sont d’ores et déjà disponibles. On y suit Amélia et Conor qui ont vu leur famille respective et leurs terres détruites par la Grande Famine ayant frappé l’Irlande en 1849. N’ayant plus aucun espoir d’une vie meilleure en leur patrie, les deux comparses décident de quitter ces terres en direction de l’Amérique. C’est là-bas qu’Amélia est déterminée à se rendre dans l’ouest sauvage afin de participer à la fameuse ruée vers l’or ayant déjà séduit tant de gens à travers le monde. C’est pour elle l’unique moyen de retrouver la paix et surtout de profiter d’une vie luxueuse et plus saine que celle-ci où elle est obligée de fouiller les cadavres pour trouver de quoi survivre. Cependant, ce très long périple ne sera pas sans heurts et le duo va faire de nombreuses rencontres qui vont avoir un impact sur son voyage. Nous sommes donc ici dans le récit historique qui, même si on ne suit des figures fictives, nous transporte à une époque importante de l’Amérique. C’est là que cette série va réussir à captiver l’attention du lecteur. En plus d’aborder un contexte finalement peu fréquent dans le monde du manga, l’auteur va aussi brillamment mettre en scène cette longue traversée au sein de ces contrées qui sont loin d’être totalement conquises. Ainsi, le titre va dégager un profond sentiment d’évasion pour le lecteur semblable à celui que vont ressentir nos deux protagonistes en parcourant ce pays qui leur est inconnu. Mais en plus de ça, cette série se permet aussi d’aborder beaucoup de thèmes forts et difficiles en concordance avec cette période historique. Une licence parfaite pour les passionnés d’Histoire.
Blue Giant
Il est grand temps de conclure ce numéro de “1 éditeur – 5 recommandations” avec une série qui a aussi été un énorme coup de coeur. Il s’agit de Blue Giant imaginé par Shinichi Ishizuka. Bien sûr, je compte dedans les deux parties qui se sont terminées avec le premier arc et le second “Blue Giant Supreme” tout en sachant que la troisième partie a aussi débuté récemment chez Glénat. C’est donc actuellement avec déjà 22 tomes que ce titre nous contant l’ascension de Dai dans le monde du jazz a su nous séduire. On assiste durant ces nombreux chapitres à sa découverte de cette musique, son long apprentissage du saxophone et à ses représentations de plus en plus grandes et fortes. J’ai déjà eu l’occasion d’en parler à maintes reprises, mais cette saga a été une énorme révélation pour moi. Une licence fabuleuse au sein d’un genre qui avait déjà offert de multiples pépites. La première chose qui frappe aux yeux lorsque l’on se lance dans cette épopée musicale est le trait de l’auteur. Celui-ci est absolument somptueux et reflète si bien l’intensité des notes et l’effervescence qui naît dans le public à chaque prestation de Dai. On est littéralement scotché à ce que l’on voit alors que le son n’est pas là, mais on a le sentiment d’entendre la puissance de cet instrument et de celui qui en joue. En outre, on va vraiment assister à toutes les étapes de la vie de ce jeune japonais dans sa quête pour devenir un grand jazzman. Cela passe d’abord par son apprentissage et ses premières tentatives au Japon avant de nous emmener en Europe avec la seconde partie. Celle-ci amène une flopée de personnages tout aussi fantastiques et qui vont apporter encore plus de force à notre protagoniste. Le lecteur n’est pas uniquement spectateur, il fait partie du voyage et assiste à chaque moment important du développement de ce musicien talentueux et déterminé. Un véritable bonheur que cette découverte !