The Summer Hikari Died

The Summer Hikaru Died T1 : les apparences sont trompeuses

Comme très souvent, octobre est l’occasion pour les éditeurs de proposer des titres collant parfaitement à l’ambiance de ce mois sous le signe d’Halloween. Il n’est donc pas rare de tomber sur des nouveautés qui vont se tourner vers l’horreur et cherchent à nous procurer bien des frissons. Mais ce qui est le plus intéressant est de voir une série qui parvient à proposer une expérience assez unique ou originale dans la manière d’exprimer l’effroi. Alors que l’on a tendance à tomber sur des récits où la peur se veut très visuelle, il arrive que l’on découvre une aventure préférant prendre un autre chemin. C’est exactement le cas pour le manga dont je vais vous parler aujourd’hui et qui nous provient du catalogue de Pika. Il s’agit de The Summer Hikaru Died dont le premier tome sort tout juste. Depuis son annonce, le titre avait su éveiller notre intérêt autant par rapport à son succès au Japon que par le résumé proposé. Mais j’ai été étonné de la manière dont cette aventure parvient à insuffler un sentiment de malaise. Préparez-vous pour une virée en compagnie d’un adolescent ayant un drôle de comportement.

Une réapparition qui questionne

On peut se demander où veut nous emmener The Summer Hikaru Died avec ce synopsis. Mais c’est en s’aventurant au sein de ces pages que l’on prend conscience de tout ce qui va être lié à ce mystère autour d’Hikaru. Une révélation qui va être faite d’entrée de jeu et qui va être le déclencheur d’un quotidien beaucoup plus éprouvant pour Yoshiki. Alors que tout semblait aller pour le mieux pour lui, on va découvrir un étudiant tiraillé entre le souvenir si précieux de son ami et cet être qui a pris sa place en cherchant à vivre parmi les autres. Le lecteur est ainsi embarqué dans une histoire alternant tranche de vie et une horreur diffuse.

Une ambiance aussi mystérieuse qu’angoissante

The Summer Hikaru Died - véritéQuand on s’attarde sur ce premier volume de The Summer Hikaru Died, on distingue rapidement deux parties bien distinctes. Après que l’on ait rapidement découvert la vérité derrière Hikaru et cet être qui aurait pris possession de son corps, on va assister à quelque chose d’inattendu. Il s’agit tout bonnement du fait que Yoshiki accepte de maintenir cette illusion d’un quotidien paisible tant qu’il peut conserver l’image de son ami auprès de lui. Même en sachant la vérité, on fait face à un jeune homme qui ne peut accepter l’idée de faire ses adieux à celui qui était à la fois son meilleur ami, son confident, mais aussi un être bien plus important à ses yeux. Avant même que l’horreur puisse prendre le pas sur tout le reste, on cherche à nous présenter une tranche de vie cherchant à maintenir un passé et un lien qui ne sont plus que des souvenirs. Cela va avoir pour effet de nous faire ressentir une profonde empathie pour cet adolescent qui est à la fois apeuré de cet être qui se trouve à ses côtés et désespéré à l’idée de faire ses adieux à son ami. De ce fait, les petits instants qui faisaient tout le sel de leur amitié prennent ici une tournure dramatique et ne font que renforcer ce vide que ressent Yoshiki. Il a beau avoir l’apparence d’Hikaru et sa mémoire, au plus profond de lui il n’est plus du tout humain. En prenant un tel parti-pris, l’auteur va ainsi créer rapidement un sentiment de malaise en voyant ce “démon” vivre comme si de rien n’était. En effet, on ignore totalement s’il se contentera d’être passif ou bien s’il finira par commettre l’irréparable. 

Et c’est là qu’entre en scène la partie horrifique du manga. Comme dit plus haut, nous ne sommes pas ici dans une terreur qui va se jouer sur quelque chose de flagrant ou de très visuel. Au contraire, c’est justement le fait de savoir qu’il y a une entité potentiellement néfaste juste à côté de ce jeune homme qui va progressivement faire grandir cette inquiétude. C’est encore plus fort quand on assiste à cette tentative de vie commune entre les deux qui n’est qu’une façade, car on sait pertinemment la vérité. Un malaise s’installe alors et l’on se met à frémir de peur en voyant de petits changements d’attitude chez ce faux Hikaru qui semble s’accrocher à notre protagoniste comme s’il était son trésor. Et plus on avance dans le récit et plus ce lien, qui autrefois était synonyme de joie, d’amitié, et même d’un certain amour, est maintenant synonyme de cauchemar. En plus de ça, nous progressons dans une brume opaque qui nous empêche d’imaginer avec clarté ce qui pourrait arriver. On assiste à toujours plus d’événements tragiques ou surnaturels et cela ne fait qu’appuyer cette angoisse qui s’empare des personnages et du lecteur. L’intrigue prend peu à peu son essor, mais en gardant un rythme lent qui est d’autant plus oppressant. Le fait de savoir que quelque chose de terrible va arriver, mais qu’il ne surgit pas d’un coup est terrifiant. Une longue souffrance qui rend chaque nouvelle page toujours plus impactante aux yeux du spectateur. Sans même nous en rendre compte, nous sommes aussi les prisonniers de cette entité dont on ne sait réellement l’origine ni même ses motivations.

Je peux dire que ce premier volume de The Summer Hikaru Died aura vraiment été efficace dans sa manière de poser une ambiance oppressante. On est à la fois envoûté par cette présence qui dépasse l’entendement et craintif de ce qu’elle pourrait infliger à celui qu’il désire garder auprès de lui. Une œuvre qui ne s’axe pas uniquement sur l’aspect mystique et effrayant en allant aborder des sujets plus personnels notamment dans les sentiments que l’on peut éprouver. Ici, même en sachant la disparition de son précieux ami, on fait face à un adolescent qui ne peut tirer un trait de son existence et qui se rattache à ce qu’il a devant lui. Un choix difficile, sinistre, mais aussi compréhensif.

The Summer Hikaru Died hante les esprits

Il est tout à fait vrai qu’en lisant ce premier volume de The Summer Hikaru Died, on peut avoir un sentiment étrange au vu de l’étrangeté de ce scénario. Et pourtant, il est très difficile de détacher le regard de ces cases qui nous attirent de plus en plus comme si l’on était aussi victime de l’emprise de cet esprit. Mais surtout, il faut souligner cette lenteur qui ici est un véritable atout. Le mangaka utilise à merveille ce rythme pour appuyer les éléments qui éveillent l’inquiétude en nous. Sans oublier aussi que l’on est devant un titre qui ne va pas se contenter de nous donner des frissons. Il est aussi question de tout un tas de sujets qui ont parfaitement leur place entre ces pages au vu du contexte initial. On comprend rapidement la synergie qui liait ces deux comparses et cela ne fait que rendre la vérité autour d’Hikaru encore plus tragique. On nous questionne ici sur la difficulté à tourner la page, d’avancer et de faire son deuil en préférant s’accrocher à une illusion risquée. On comprend totalement le fait que Yoshiki ne puisse couper le lien qui l’unit à son ami disparu et en voulant conserver un petit peu de bonheur auprès de lui, on le voit en réalité souffrir plus qu’autre chose. Tout cela est couplé à cette ignorance que l’on a concernant cette entité qui  nous fait imaginer le pire tout en sachant que cela pourrait être encore plus grave que ce que l’on croit. Nous voilà donc face à une série qui est à la croisée des chemins en étant à la fois horrifique, déchirante et très portée sur les relations humaines et leur complexité. Tout ça pour un résultat plus que probant.

Étant dans cette période de l’année où j’affectionne tout particulièrement les récits s’axant autour de l’effroi, j’ai pris énormément de plaisir à lire The Summer Hikaru Died. Si le rythme assez lent et l’ambiance aussi singulière qu’étrange peuvent dérouter de prime abord, on se laisse progressivement envoûter par ce qui se met en place. Une œuvre qui sort clairement du lot et qui parvient à proposer une forme d’horreur différente de ce que l’on peut avoir l’habitude de lire et qui n’en est pas moins redoutable. Et en plus de ça, l’auteur arrive aussi à jouer suffisamment sur le mystère entourant cet “esprit” pour que l’on ait envie de pousser plus loin malgré nos craintes le concernant. Le pari pouvait être difficile de réussir à créer une atmosphère qui arrive autant à oppresser le lecteur qu’à lui donner envie de continuer. C’est pourtant un succès et je referme cet ouvrage en m’imaginant tant de possibilités pour la suite de cette lugubre épopée. Si vous appréciez l’horreur à travers un prisme plus angoissant que sanglant ou bien que vous désirez une lecture qui saura vous prendre aux tripes alors ce manga pourrait bien vous plaire. Evidemment, j’ai énormément de questions qui me viennent à l’esprit maintenant que j’ai clos ce premier acte. Est-ce que notre faux Hikaru va passer à l’action ? Que compte faire Yoshiki face au caractère déroutant de son camarade ? Qu’est-ce qui peut être à l’origine de cette entité ? Le cauchemar finira-t-il par s’emparer de toute cette ville ? Il me tarde déjà de voir ce que nous réservent les prochains chapitres.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de The Summer Hikaru Died. Trouvez-vous que le titre parvient à proposer une atmosphère à la fois intéressante et terrifiante ? Est-ce que cette introduction est parvenue, selon vous, à proposer suffisamment d’éléments pour vous intéresser concernant la suite ? Etes-vous curieux de voir comment le récit va évoluer autour de ces deux personnages et notamment de ce rapport entre eux ? Que pensez-vous de cet être ayant pris la place d’Hikaru ? Qu’attendez-vous pour la suite de la série ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

© 2021 Mokumoku Ren, Kadokawa Shoten

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