Mekon

Univers & Secrets – Xenoblade Chronicles : la menace Mékon

Il est grand temps de s’attarder sur une nouvelle facette du premier Xenoblade Chronicles. Après avoir parlé des divers peuples qui vivent sur Bionis et Mekonis, il est important de voir comment cette impressionnante épopée distille la peur dans le cœur des homz et des joueurs. En seulement quelques heures, la menace mékon que l’on pensait loin refait surface avec violence. Une prise de conscience qui va amorcer notre quête et surtout façonner la légende de ces monstres mécaniques. Mais comment ces êtres venant du titan d’acier ont-ils su s’inscrire comme un ennemi inoubliable ? En cela, le début de ce premier jeu est un formidable exemple de comment inscrire la peur liée à un adversaire dans l’esprit du joueur. Nous ne sommes pas uniquement face à des machines qu’il faut éliminer. C’est un symbole de destruction et d’effroi qui va s’abattre sur les peuples de Bionis. L’heure est donc venue de revenir au commencement de ce conflit sanglant. Voilà comment, en un chapitre, les êtres venant de Mékonis sont devenus notre pire cauchemar. Petite précision, il y aura quelques spoils dans cette chronique afin de comprendre à quel point ces ennemis sont terrifiants.

Une bataille distillant la peur

Avant toute chose, il est important de s’attarder sur la fameuse bataille qui va avoir lieu peu de temps après la présentation du duel ayant opposé les deux titans. Se déroulant dans la Vallée de l’épée, lieu unissant les deux géants endormis, on va découvrir pour la première fois ce que sont les mékons. L’histoire a beau nous montrer une puissante armée homz, cela ne paraît que peu de choses devant la marée qui s’abat sur eux. Nos yeux se posent sur des êtres mécaniques de diverses formes. Pouvant aller de la petite unité de reconnaissance, au soldat de base en passant par les impressionnantes unités d’artilleries et de sièges, le camp mékon regorge d’unités différentes. Mais ce qui va choquer, c’est leur aspect implacable. Peu importe l’arme utilisée, cela ne fait que retarder leur avancée sans les éliminer pour de bons. Ils reviennent quoi qu’il arrive et le joueur va alors être témoin de ce qu’ils font aux soldats adverses. Avec leurs pinces géantes qui chopent les humains, le parallèle est fort entre une proie et son prédateur. Sans même qu’on nous donne la comparaison, on a l’impression d’assister à des créatures venant dévorer tous les êtres organiques se présentant à eux. De ce fait, il y a quelque chose d’encore plus effroyable qui entoure ces ennemis que l’on rencontre pour la première fois. Ils ne sont pas uniquement là pour exterminer les peuples de Bionis. Ces entités mécaniques nous donnent le sentiment de se nourrir d’eux et cela donne un ressenti encore plus malsain quand on pose les yeux sur eux. Leur froide avancée et leurs attaques nous donnent des frissons, car on assiste aux derniers instants de ces gens qui tombent entre leurs griffes. Il faut attendre l’arrivée de Dunban et Monado pour que la donne change.

On fait la connaissance avec cette arme légendaire qui est la seule à pouvoir éradiquer cet adversaire. C’est à la fois une source d’espoir pour les combattants qu’une terrible vérité tant on prend conscience que tout repose sur une seule épée. Cela donne encore plus d’importance et un fardeau conséquent pour celui qui décide de la porter sans parler évidemment du contrecoup à payer. La seule source de lumière pour emporter la victoire repose sur cette lame qui est à double tranchant. Ainsi, si cette bataille va créer l’image de Monado en tant que fléau des mékons, elle va aussi contribuer à l’aura sinistre de ces monstres qui ne souffrent pas et progressent peu importe le nombre des leurs qui tombent. Si ce passage sert aussi un peu de tutoriel au joueur, on va assister aussi à certaines scènes très fortes qui vont renforcer l’horreur ressentie comme c’est le cas par exemple avec le personnage de Mumkhar. Ce guerrier qui pense avant tout à soi plutôt qu’à ses alliés, ne va pas hésiter à tourner le dos à Dunban et Dickson pour sauver sa peau. Une trahison qui est à la fois terrible et compréhensible au vu de l’ennemi qui se tient devant eux. Et il n’aura fallu que quelques instants après sa fuite pour le voir pris au piège avec une multitude de lasers qui le visent. Sans même voir le visage de ses agresseurs, notre imagination suffit pour entrevoir le triste sort qu’il a subi. Et c’est là que l’on touche à quelque chose de fort qui montre le talent des développeurs. Alors que l’on assiste progressivement à la victoire des homz, les mékons ont pourtant gagné la bataille dans l’esprit du joueur étant donné que leur image reste gravée dans sa mémoire. Sans même être face à eux, on se met à réfléchir inconsciemment à ce qu’ils auraient pu commettre comme actes effroyables en débarquant sur Bionis. Mais cela n’est que le début du cauchemar.

Facia Noir

Un assaut tragique

Après ces fortes émotions en ouverture du jeu, on retrouve une ambiance beaucoup plus calme et chaleureuse en compagnie de notre héros Shulk. A ses côtés, on va faire nos premiers véritables pas dans ce monde en visitant la colonie 9 et ses alentours. Il est vital de s’attarder un peu sur cette partie avant d’attaquer l’événement qui va tout bousculer. Ce calme apparent que l’on vit va autant servir à nous présenter les personnages de cette histoire qu’à nous faire baisser la garde. Après une année sans la moindre attaque, on s’imagine que la paix est possible et l’on veut profiter de ces instants de quiétude en compagnie de notre protagoniste et de ses amis. On enchaîne les petites scènes du quotidien afin d’appuyer cette ambiance réconfortante qui dénote par rapport à ce que l’on a pu connaître un peu avant. Un changement de ton nécessaire pour donner encore plus d’impact à ce qui va suivre. Chargé d’une mission tout à fait banale, ce petit éloignement de la colonie va être chamboulé dès lors que l’on va entendre les sirènes prévenant d’une menace planant sur celle-ci. Dans le ciel, comme un sinistre rappel que cette paix n’était que provisoire, on découvre des unités de transports mékons et un étrange vaisseau qui n’a rien de commun avec ce que l’on nous a présenté auparavant. En quelques secondes, les défenses de la ville tombent et c’est une pluie d’acier qui tombe sur les habitants apeurés. Le peuple de Mékonis débarque en force et là où auparavant nous étions au cœur d’un conflit armé, ici ce sont de simples habitants qui sont pris pour cible. S’il y a quelques soldats qui combattent, le jeu va mettre l’accent sur ces civils qui tentent de fuir et qui finissent inéluctablement par être tués ou dévorés par ces adversaires.

Un spectacle absolument dramatique qui choque tant on ne s’attendait pas à être témoin de ça. La crainte que l’on avait en introduction de cette épopée se concrétise ici tandis que l’on regarde impuissant la course folle de ces gens paniqués qui ne sont rien face à ces monstres. Si cela suffit déjà à rendre ce passage terriblement marquant dans l’esprit du spectateur, la suite va être encore plus dramatique et représentative de la capacité du studio à créer une véritable menace. Tandis que l’on va assister à la capacité de Shulk pour manier Monado et ce petit regain d’espoir, on se rend rapidement compte que même avec cette arme, le danger est bien là et va prendre la forme de ce mékon géant vu un peu plus tôt. Un ennemi qui, contrairement aux autres, arbore une sorte de visage donnant un résultat encore plus angoissant tant la machine semble se rapprocher de l’homme. Jusqu’à présent, ils n’étaient que des monstres froids et sans âmes détruisant tout sur leur passage. Avec l’apparition du Facia Noir, leur aura funeste passe un autre cap. Avec ce sourire qu’il semble arborer en permanence, le fait qu’il soit insensible à Monado, ses longues griffes mortelles et sa propension à se moquer de nos héros, il est un être encore plus néfaste que ses congénères. Là où jusqu’ici c’est tout les mékons qui faisaient office d’antagoniste, l’arrivée de cet être supérieur au sein de ce peuple va permettre d’avoir un ennemi clair à abattre. Un adversaire qui va même jusqu’à montrer la faiblesse de Shulk malgré ses visions en commettant l’irréparable. Alors que l’on pensait que Fiora serait un membre de l’équipe au vu de tout ce que l’on a préparé, la voir être tuée devant nos yeux est le coup final servant à façonner la légende morbide de cet opposant. C’est dévasté et rongé par la tristesse que va ainsi débuter réellement la quête de notre protagoniste et du joueur.

Un Mékon ne s’arrête jamais

Voilà sûrement la première grosse qualité de cette aventure qu’est Xenoblade Chronicles. Évidemment, il n’est pas rare d’avoir des méchants marquants ou qui crèvent l’écran dans des œuvres aussi grandioses. Cependant, il est très rare d’avoir une telle démonstration d’écriture pour sublimer l’effroi ressenti par non pas un ennemi, mais toute une espèce dont le but est de détruire les héros. Les mékons, rien que dans leur design, insufflent une forme de peur avec ce côté mécanique, mais aussi cette approche prédatrice qu’ils ont. Avec leurs pinces, tentacules et autres armes, nous n’avons pas uniquement la crainte d’être vaincu par elles. L’idée que les homz servent de nourriture à ces monstres nourrissent ce sinistre imaginaire qui va s’emparer de nous. Et là on touche un autre point essentiel de la menace Mékon qui est que même sans être face à eux, ils ont su insinuer leur présence funeste dans notre esprit. Nous n’avons alors même plus besoin d’eux pour se mettre à envisager les pires scénarios possibles. Une approche finalement très horrifique de ces êtres de métal qui s’abattent sur leurs victimes comme des sauterelles sur les blés. Et quand on pensait qu’on ne pouvait pas s’enfoncer un peu plus dans cet enfer apporté par cette armée, voilà qu’arrive ce Facia dont on ignore tout et qui va provoquer une effroyable catastrophe pour nos protagonistes. Une créature qui semble s’amuser de la situation et qui va amener ses congénères à une autre étape de cette angoisse qu’ils nous font ressentir. Ce qui commençait comme un conflit face à un camp a fini par se transformer en une vendetta face à un ennemi qui symbolise un cauchemar éveillé ayant fait tant de victimes.

Si l’on peut avoir l’habitude dans des RPG de connaître des moments dramatiques qui vont souvent nourrir l’aura d’un antagoniste, rares sont les aventures vidéoludiques à parvenir à insuffler autant d’effroi dans ses ennemis. Si j’ai évoqué le cas du Facia que j’aborderais plus en détails dans une future chronique, ça ne se limite pas uniquement à lui. Ce sont tout les mékons qui nous sont présentés comme des monstres dont la simple vue suffit à réveiller la frayeur chez les peuples de Bionis. Un formidable travail d’écriture qui, on le sent, s’inspire de plusieurs figures connues de l’effroi. Même en sachant ce qui m’attendait, l’effet est toujours aussi puissant quand on entend le cri de ces innocents qui tombent sous les attaques de cette armée n’ayant pas la moindre émotion. Et quand débarque un mékon affichant des expressions presque humaines, cela ne fait que renforcer ce malaise en voyant cette combinaison malsaine entre la machine et l’homme. Le premier Xenoblade Chronicles possède bon nombre d’autres atouts et on va prendre le temps d’analyser, décortiquer et voir tout ce qui façonne cet univers. J’espère en tout cas que vous avez apprécié ce second numéro d’Univers & Secrets dédié à cette licence. N’hésitez pas à me dire dans les commentaires ce que vous avez pu ressentir en découvrant pour la première fois ces mékons. Je reste à votre disposition pour échanger et discuter autour de ce thème. On se retrouve très vite pour encore plus d’analyses et d’explorations.

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