Monster Girls Collection tome 1 : l’école des monstres ouvre ses portes
Même si Halloween est à présent derrière nous, cela ne nous empêche pas de faire durer le plaisir avec certains titres. En effet, il y a des mangas qui collent parfaitement à cette ambiance sans pour autant jouer la carte de l’horreur. Parfois, c’est par le rire et leur univers que ces séries réussissent à nous envoûter. Les monstres deviennent alors de sympathiques camarades que l’on prend plaisir à côtoyer. On a récemment eu le droit à une œuvre de ce genre provenant tout droit du catalogue de Soleil Manga. Il s’agit de Monster Girls Collection dont le premier volume est sorti la semaine dernière. On était très impatient de découvrir cette licence inédite qui souhaitait nous amener une autre vision de ces créatures qui sont censées nous donner des frissons. C’est pour ça que l’on s’est jeté dessus à sa sortie afin de voir si nos attentes allaient être comblées. Finalement, on a été agréablement surpris par cette découverte qui a su répondre à nos interrogations tout en nous amenant vers un horizon inattendu. Il est donc grand temps de retourner sur les bancs de l’école en compagnie de camarades bien étranges.
La pire classe qui soit
Monster Girls Collection, imaginée par Suzu Akeko, nous plonge dans un univers imaginaire où les créatures dignes de ce nom doivent savoir faire peur. C’est l’essence même de leur nature et il faut beaucoup de travail et de talent pour parvenir à insuffler l’effroi à des humains. C’est pour ça qu’une école existe pour permettre aux jeunes monstres de s’épanouir et d’apprendre tout ce qu’il faut sur les manières de terroriser quelqu’un. Cet établissement est réservé aux jeunes filles dont la nature monstrueuse revêt un potentiel certain pour leur avenir. Cependant, même dans une telle académie, il existe des élèves qui ont du mal. C’est le cas de la jeune Ichika, une jiangshi, qui passe le plus clair de son temps à échouer et à être envoyée aux rattrapages. Elle fait partie, avec quelques camarades, de la classe Z qui est celle réservée aux pires éléments de l’école. Si son désir de réussite est bien réel, un obstacle de taille vient se mettre entre elle et son souhait. Il s’agit tout simplement de son idiotie. Se fourrant toujours dans des situations improbables et pensant avant tout à s’amuser, elle est très loin d’être une étudiante désireuse de se consacrer à ses devoirs. Une situation qui lui cause souvent bien des désagréments notamment par rapport à son professeur principal. Malgré tout, elle reste fidèle à elle-même et décide de prendre la vie et la mort comme elles viennent. Après tout, ce n’est pas parce qu’un monstre trépasse qu’il disparaît pour autant.
C’est un cycle éternel qui régit l’existence de tous ces êtres surnaturels qui vont devoir redoubler d’efforts pour réussir à obtenir leur diplôme. En plus de ça, l’insouciance des élèves de cette classe n’est pas le seul problème qui se profile à l’horizon. Entre tricheries, tentatives de corruption, règlements de comptes et dégoût des autres étudiantes, il ne se passe pas un jour sans que la classe Z ne fasse des siennes. Monsieur D, leur enseignant attitré, va avoir du pain sur la planche pour transformer ses cancres en véritables petits monstres. Un devoir qu’il accepte avec ferveur, mais qui pourrait bien le conduire à donner de nombreuses punitions et à perdre la tête plus d’une fois. Ghoule, fantômes, automates, zombies et bien d’autres bêtes légendaires s’apprêtent à faire leur entrée sur scène dans le seul espoir d’insuffler la peur chez ceux qui se dresseront devant eux. Pourtant, difficile d’effrayer quelqu’un quand cette dernière est aussi un monstre qui ne respecte aucune règle. Ainsi débute le quotidien mouvementé de ce groupe en total décalage avec leur entourage et qui va devoir faire de son mieux pour simplement survivre un jour de plus. Ici-bas, les plus grandes leçons de cette école s’expriment souvent dans la souffrance et la mort. Un état de fait que va rapidement comprendre cette classe surtout avec un maître aussi lunatique que ce professeur aux grandes oreilles. Les paris sont maintenant ouverts pour savoir si cet apprentissage parviendra à faire d’elles de vraies petites terreurs ou bien si elles finiront par être chassées de cette école.
En voulant désamorcer l’effroi propre à ces créatures, Monster Girls Collection souhaite nous amener sur le terrain de la comédie. Alliant situations drôles et humour noir, ce conte nous donne presque un sentiment de sécurité au sein de cet établissement infernal. Une aventure littéraire qui parvient à poser dès son premier tome un décor envoûtant et pourtant sombre où l’effroi est remplacé par les rires et le burlesque. Le simple fait de voir ces personnages singuliers mener leur vie et enchaîner les bêtises nous apportent une dose de bonne humeur et de curiosité pour leur futur.
Quand humour et folklore se mélangent très bien
Il ne faut pas du tout s’attendre, en se lançant dans Monster Girls Collection, a un récit horrifique. En effet, c’est tout le contraire qui est souhaité. En seulement quelques pages, on comprend rapidement la personnalité si désopilante d’Ichika et son insouciance excessive. On est devant une œuvre qui veut s’approprier les codes du genre à travers ses plus grandes figures pour les amener dans un contexte totalement différent. Ainsi, le ton est donné dès les premières minutes et va ainsi contribuer à attiser la curiosité du lecteur, mais aussi à créer une certaine sympathie à l’égard de cet univers barré. Cependant, il ne faut pas croire que le manga se veut pour autant totalement axé vers l’humour. En effet, l’ambiance de cette série n’en reste pas moins assez oppressante, car on fait souvent face à des moments où la mort prend le pas sur la vie. Si tout ça fait partie intégrante de ce quotidien propre à ces élèves, cela permet au récit d’alterner entre un esprit bon enfant et des instants où l’on est pleinement dans de l’humour noir. Il y a donc une forme d’héritage qui est porté tout au long de cette première virée tout en essayant de nous amener vers une autre branche possible de la comédie horrifique. L’ensemble de ces éléments fonctionne bien et fait que l’on adhère totalement à cet immense délire de suivre une classe constituée des pires élèves de l’école dans leurs délires et autres folies. La mangaka joue à fond la carte de la parodie, mais aussi de la scission entre l’image que l’on a de ces monstres et ce que l’on nous présente dans ces cases.
En dehors de ce premier ressenti au niveau de l’atmosphère propre à cette épopée, il faut aussi souligner le très bon travail qui est fait au niveau des personnages. Ils sont tous plus excentriques les uns que les autres et l’on finit par avoir un certain attachement à leur égard. D’ailleurs, il y a même quelques petits rituels qui s’installent déjà et nourrissent cet humour si spécifique à ce titre. On va ainsi se demander constamment quelle sera la prochaine épopée de ces demoiselles et surtout la punition qu’elles vont recevoir de la part de monsieur D. L’imagination de l’auteure pour donner vie à ses créations et surtout mettre en place un décor aussi envoûtant est incroyable. On est ébahi par sa faculté à proposer des individus qui sortent un peu des sentiers battus et qui peuvent autant nous faire rire et sourire que provoquer certains frissons à l’image de celui qui fait figure d’autorité dans cette classe. Tout ce parti-pris fonctionne à merveille et l’on se prend aisément au jeu d’accompagner nos héroïnes dans ce cursus qui ne laisse au final que peu de place à la terreur. Il est avant tout question ici de s’amuser et de détruire cette image trop sérieuse de ces êtres abominables pour en faire des compagnons de jeu qui nous surprennent constamment. Une toile de fond qui insuffle ce sentiment d’inquiétude qui va ensuite être contré par la stupidité bienveillante de ces étudiantes qui vont façonner ce difficile équilibre qui rend cette introduction aussi grisante.
Avec son côté loufoque et surtout une identité forte, Monster Girls Collection parvient aisément à se démarquer à travers ce premier volume. Un voyage qui nous éblouit par cette atmosphère unique et nous invite totalement au sein de cette école extraordinaire. En plus de ça, il y a beaucoup de potentiel derrière cette série qui peut autant continuer à flirter avec l’humour ou bien aborder des événements plus obscurs. Tout est encore envisageable et l’on admire avec intérêt la construction de cet univers qui commence tout juste à se dévoiler. La suite de ce cursus promet d’être encore plus mouvementée.
Monster Girls Collection enclenche sa punition
Autant le dire tout de suite, on a eu un gros affect pour Monster Girls Collection qui prend à contrepied le genre horrifique pour l’amener vers un aspect plus loufoque et amusant. Avec son aspect humour noir bien dosé et surtout des personnages absurdes, mais attachants, la mangaka est parvenu à créer une histoire qui éveille notre intérêt. Dès les premières pages, on adhère à cet immense délire qui fonctionne très bien sur l’ensemble de cette introduction. Si l’on est bien sûr dans une phase préparatoire afin d’installer le décor et les acteurs et actrices de cette pièce, tout respire déjà une saveur particulière. On se laisse facilement hypnotiser par le côté mignon de ces protagonistes qui vient trancher avec leur statut monstrueux. Une très intéressante manière de désamorcer la crainte que l’on peut ressentir naturellement à l’égard de ces créatures pour y entrevoir un visage plus chaleureux et comique. De même, l’auteure maîtrise ses gags pour que ceux-ci ne soient pas redondants et continuent de nourrir l’attention du lecteur pour les futurs volumes. D’ailleurs, il est captivant de voir à quel point deux émotions s’affrontent chez le spectateur. Celui-ci est autant happé par les bêtises que font ces jeunes filles que l’envie de voir si elles vont parvenir à accomplir l’exploit de briller au sein de cet établissement. Si certains éléments peuvent sembler assez classiques, cela n’est rien en comparaison de l’atmosphère fantastique qui se dégage de cette lecture.
Vous l’aurez donc compris en lisant ces quelques lignes, mais on a été séduit par ce premier volume de Monster Girls Collection. Si le fait d’être encore dans l’esprit d’Halloween joue aussi sur notre appréciation de cette lecture, on trouve aussi qu’il y a du potentiel derrière. Un récit qui peut autant se tourner totalement vers la comédie ou bien évoluer par la suite vers de nombreux chemins possibles. En plus de tout ça, la mangaka a aussi un style graphique qui permet d’accentuer cette vision déjantée de ce monde où la peur est source d’amusement. Au même titre que des étudiantes voulant simplement s’amuser et profiter de leur quotidien, ce groupe nous fait vivre des péripéties surnaturelles, mais en même temps très drôles. Une lecture qui plaira à tous ceux voulant se lancer dans une série qui brise les codes du genre et cherche avant tout à amuser ceux qui tenteront l’expérience. On est face à un très bon divertissement qui doit maintenant maintenir ses qualités sur les prochains actes afin d’établir une histoire qui soit constamment plaisante à lire. Bien évidemment, on ne peut conclure une chronique sans évoquer les nombreuses questions que l’on peut se poser concernant le futur de ces petits monstres. Est-ce que nos nouvelles amies vont réussir à surprendre les autres membres de l’académie ? Quelles seront les prochaines farces qu’elles vont commettre ? Que va-t’il se passer au niveau des autres classes à leur égard ? Parviendront-elles à décrocher leur diplôme ? C’est avec une impatience non dissimulée que l’on a hâte de se plonger dans la suite de cette saga.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Monster Girls Collection. Avez-vous apprécié la manière dont la mangaka parvient à parodier ces monstres cultes pour en faire des personnages drôles et attachants ? Est-ce que ce premier aperçu vous a donné envie d’en apprendre plus sur cette école et ses étudiantes ? Pensez-vous que l’on continuera de garder cette atmosphère légère et pourtant sinistre par la suite ? Quel est votre personnage préféré parmi cette galerie délirante ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.