Aozora Yell---Un-amour-en-fanfare-Vol.-1---Réédition-2021-1

Aozora Yell tome 1 et 2 : ne jamais abandonner

Voilà une semaine bien importante pour nous étant donné qu’il s’agit pour nous de la reprise totale de nos aventures littéraires au sein de l’univers du manga. Après avoir plongé dans les nouveautés qui nous étaient proposées, on a voulu mettre en avant un titre ayant justement eu le droit à une réédition la semaine dernière. Cette série provient tout droit du catalogue de Panini et il s’agit de Aozora Yell. Cela faisait bien longtemps que l’on ne s’était pas attardé sur cette série et ce retour dans la lumière était l’occasion parfaite de se pencher sur cette licence qui a beaucoup de choses à dire. Comme souvent lors de ces retours dans le passé, la question qui nous reste en tête est de savoir si le plaisir reste intact après tant d’années. Une interrogation tout à fait logique et qui va trouver une réponse très satisfaisante ici. En effet, on a tout de suite été emballé par ce qui nous était raconté et peut-être même plus qu’à l’époque au vu du nouveau regard que l’on porte sur l’œuvre. Un récit qui parvient à apporter une dose de lumière dans un monde bien trop souvent sombre. L’heure est donc venue d’intégrer cette prestigieuse école où la réussite ne rime pas forcément avec talent.

Le rêve de deux êtres

Aozora Yell - rencontre

Un sourire réconfortant.

Aozora Yell, imaginée par Kazune Kawahara, nous plonge dans un Japon contemporain. On y fait la connaissance de la jeune Tsubasa. Cette demoiselle s’avère être particulièrement timide et introvertie. Faisant toujours de son mieux pour ne froisser personne et passer inaperçue, cette étudiante a pourtant un rêve qui lui donne envie d’aller de l’avant. C’est après avoir assisté à un match de baseball où toute une fanfare encourageait les joueurs que lui est venue cette envie de rejoindre les rangs d’un tel groupe. Malheureusement, on ne peut pas dire qu’elle soit soutenue dans sa décision. C’est encore plus vrai lorsqu’elle décide d’intégrer le lycée Shirato. Cet établissement est réputé pour son équipe et sa fanfare et s’avère très sélectif dans le choix de ses membres. Alors qu’elle est déterminée à surmonter ses peurs et sa timidité, elle se rend compte qu’elle ne peut compter que sur elle-même. Sa propre famille lui demande de ne pas faire trop d’efforts pour ne pas finir par être déçue du résultat. C’est donc assez apeurée qu’elle finit par entamer un tout nouveau quotidien au sein de cette école qui peut autant être symbole d’espoir pour elle que de violent retour à la réalité. Ses premiers pas sont loin d’être concluants car sa personnalité craintive refait surface. Ayant du mal à se faire des amies et devant surmonter un test pour intégrer le club qu’elle souhaite, elle a l’impression que le sol se dérobe sous ses pieds. C’est finalement grâce à une simple rencontre que Tsubasa va ouvrir les yeux sur ce qu’elle doit faire.

Alors que cette jeune étudiante passait le plus clair de son temps à regarder le bout de ses chaussures, un garçon va lui montrer que le monde ne se limite pas à cette simple image. Son nom est Daisuke Yamada, un lycéen venu ici pour entrer dans l’équipe de baseball et emmener son équipe jusqu’au Koshien. Toujours souriant et de bonne humeur, il va être touché par le rêve de sa nouvelle camarade et va donc l’encourager de toutes ses forces à persévérer dans cette voie. Cela peut sembler anodin, mais c’est la première fois pour Tsubasa que quelqu’un l’encourage ainsi. C’est une renaissance qui va alors avoir lieu pour la jeune fille qui va devoir avancer pas à pas pour finalement montrer aux autres qu’ils ont tort, mais aussi se prouver à elle-même qu’elle peut y arriver. Voici donc le récit d’adolescents se battant pour leurs objectifs et qui ont beau craindre l’échec, continuent malgré tout à aller de l’avant. La fanfare pourrait bien être étonnée et recevoir un vent de fraîcheur avec la venue de cette recrue qui a encore tant de progrès à faire. Est-ce que la détermination seule suffit à pouvoir tout surmonter ? Tsubasa est loin de connaître la réponse à cette question, mais elle est bien décidée à tout faire pour y arriver. Elle pourrait bien aussi découvrir une toute nouvelle facette du monde qui l’entoure en luttant pour ce qu’elle souhaite obtenir. Le bonheur est parfois juste à portée de main à qui sait relever la tête pour le saisir.

Aozora Yell peut sembler très classique sur le papier surtout quand on lit son synopsis. Un school-life qui nous conte le quotidien d’adolescents essayant de trouver leur place pendant leurs années d’études. Pourtant, cette série a quelque chose qui la rend juste sublime. Il s’agit du message véhiculé, des sujets traités et surtout de la manière dont ceux-ci sont amenés sur le devant de la scène. Là où souvent on fait face à la dure réalité de la vie, ce manga cherche avant tout à transformer la moindre obscurité pour en faire une force. Un simple sourire peut alors donner le courage nécessaire pour surmonter ses peurs et aller de l’avant.

L’importance de sourire

Si nos deux principaux personnages resplendissent sur les couvertures de la série ce n’est pas pour rien. En effet, le manga mise énormément sur cette simple expression du visage qui pourtant peut tant apporter chez une personne. La symbolique derrière ce geste ne va avoir de cesse de s’exprimer à travers de multiples aspects de cette œuvre et surtout guider les pas de ces jeunes gens et de leur entourage vers le but qu’ils visent. Ce qui est fort en premier, c’est qu’il est très facile de s’identifier à n’importe lequel des personnages présentés. Que l’on soit timide comme Tsubasa ou bien direct comme Daisuke, l’œuvre nous dépeint une galerie de personnages très humains. Cela est le premier point qui fait que l’on accroche rapidement au destin de ces individus que l’on suit. Vient alors ce qui va faire une grande partie de ce titre à savoir sa faculté à nous faire voir le bon côté des choses. On a beau être propulsé au sein d’un lycée assez élitiste par rapport à la popularité de ces clubs, la mangaka prend un malin plaisir à détruire cette image que l’on peut en avoir au premier abord. En réalité, on a le même regard que Tsubasa quand on voit l’examen d’entrée, les entraînements ainsi que les dires de certains professeurs ou élèves. Mais cela n’est en réalité qu’un écran de fumée qui cache une aventure bien plus belle et importante que l’on pourrait le croire. C’est finalement suite à sa rencontre avec Daisuke que Tsubasa va tout faire pour continuer d’avancer. C’est alors à ce moment qu’un nouveau monde s’offre à elle.

Ce que l’on pensait être un lieu réservé aux prodiges est juste un club cherchant à tout prix à donner le maximum pour se hisser parmi les grands et retrouver sa gloire d’antan. Même ceux qui semblent sereins et sûrs d’eux cachent en réalité des doutes qui vont finir par éclater aux yeux de cette demoiselle. Elle comprend alors qu’elle n’est pas la seule et que le simple fait de montrer sa détermination et surtout de s’ouvrir aux autres va étendre son propre univers. Un exploit que peu de gens peuvent au final réussir et qui prouvent à quel point il est important d’avoir quelqu’un, que ce soit un camarade de classe, un ami ou un membre de la famille qui puisse nous pousser de l’avant. Si elle n’avait pas fait la rencontre de ce joueur de baseball, Tsubasa n’aurait sûrement jamais ouvert ses ailes. La peur de l’inconnu est une angoisse que l’on a tous et qui est au cœur de ce récit. C’est finalement en prenant son courage à deux mains que l’on peut découvrir alors des personnes et vivre des expériences uniques et pouvant totalement nous changer. Tout cela découle d’un simple sourire qui est bien loin d’être anodin. Savoir faire preuve de gentillesse, mais aussi de soutien envers quelqu’un peut totalement changer sa manière de voir l’environnement qui l’entoure. C’est en exprimant la chaleur pouvant se dégager de ce simple geste envers quelqu’un que l’auteure nous montre à quel point elle maîtrise parfaitement son sujet. Une bouffée d’air frais qui nous contamine et nous fait ressortir de cette lecture avec une joie peinte sur le visage.

Aozora Yell n’est pas qu’une ode au bonheur et au fait de savoir sourire à la vie. C’est aussi un récit qui joue habilement sur les émotions ressenties par le lecteur pour qu’il n’ait nullement l’impression de faire face à un manga comme les autres. En se lançant dans cette aventure, on a tout simplement la sensation de découvrir le quotidien de gens que l’on pourrait connaître parfaitement et qui doivent faire face à une myriade d’épreuves. Des obstacles qui vont les faire tomber, mais qui vont aussi leur permettre de grandir. Un school-life représentant à merveille toutes ces incertitudes qui peuvent guetter une personne se lançant à la poursuite d’un rêve dont il n’est absolument pas certain de pouvoir concrétiser.

Un récit empli d’émotions

Aozora Yell - rêve

Longue vie aux rêves.

Bien sûr, on ne peut évoquer Aozora Yell sans parler de tous ces sentiments qui nous envahissent au fur et à mesure que l’on progresse dans l’histoire. Si au départ, on partage la même crainte que Tsubasa, le fait de la voir continuer à aller de l’avant nous pousse aussi à vouloir savoir jusqu’où elle sera capable d’aller. Le simple fait de la voir continuer malgré les doutes et les remarques de certains parvient même à créer en nous un sentiment de fierté pour cette jeune femme. C’est encore plus vrai quand on sait qu’elle progresse à son rythme et que la boule au ventre qu’elle avait au départ n’a pas totalement disparu. Bien au contraire, chaque nouveau pas qu’elle fait ne fait que renforcer cette inquiétude de savoir si elle est à sa place. C’est justement en continuant d’avancer en essayant cette pensée qu’elle se rend compte qu’elle a tort sur de nombreux points. On partage alors toutes ces pensées, ses fiertés, mais aussi ses peines. La voir réussir nous remplit de joie tandis que ses échecs nous attristent. Si le manga parvient autant à nous faire vivre cet ascenseur émotionnel, c’est grâce à l’incroyable lien qui se tisse entre cette étudiante et le lecteur. Il n’y a pas un seul instant où l’on s’est senti déconnecté de sa façon de penser, de son combat quotidien et de son évolution. Chaque épreuve est finement pensée pour renforcer cette sympathie que l’on a pour elle et qui va aussi s’étendre aux autres acteurs de l’histoire. En effet, il serait dommage de croire que ce récit est uniquement celui de Tsubasa.

Aozora Yell est autant une scène pour cette demoiselle que pour tous ceux qui gravitent autour d’elle. On peut autant décortiquer ses actions que ceux de Daisuke qui, au même titre que sa comparse, essaye de se frayer un chemin vers son rêve. Même si on s’attarde moins dessus, on a quand même un profond désir de le voir réussir. Cela provient autant de tout ce qu’il a su apporter à sa camarade que par son caractère attachant. C’est justement à travers les quelques scènes où il est mis en avant que l’on se rend compte qu’il n’est pas aussi talentueux que l’on pourrait le croire. Tout est une question d’efforts et cela nous fait frissonner à l’idée d’imaginer ce duo se retrouver autour de cet événement qui leur a donné envie d’intégrer cette école. Que cela ne soit plus en tant que spectateur, mais bel et bien acteur qu’ils puissent se soutenir l’un l’autre. Une alchimie qui marche à la perfection et fait que l’on a constamment cette envie de voir les progrès de chacun. Ce qui est aussi vrai pour l’ensemble des personnages secondaires qui accompagnent nos amis. Il y a une telle entente qui se forge au fil des pages que c’est tout ce groupe que l’on finit par prendre plaisir à observer grandir. Une aventure qui nous fait passer par tant d’émotions et d’étapes que l’on a presque l’impression que c’est nous qui vivons toutes ces péripéties. Une empathie que rarement on a eu pour des personnages et qui est la preuve que cette saga sait comment s’adresser à l’être humain que l’on est. Une sorte de retour en arrière pour nous où l’on revoit ceux qui nous ont aidés à traverser de grandes épreuves et ont permis de transformer une existence banale en formidable épopée.

Aozora Yell a clairement su nous toucher en plein cœur. Un véritable plaisir que de partir à la rencontre de ces acteurs et actrices qui font juste de leur mieux pour concrétiser leur rêve. Il n’y a pas de talent à proprement parler ici. Tout est une question de volonté, mais surtout d’entraide. Une série qui parvient à nous conter, avec sincérité, le parcours normal et touchant d’une personne cherchant à concrétiser ses rêves. Une route longue et sinueuse, mais qui devient si agréable dès lors que l’on peut la partager avec d’autres personnes. Un manga tout simplement chaleureux, bienveillant et qui procure une joie simple et pourtant si importante.

Aozora Yell a touché la corde sensible

Il est vraiment génial de voir Aozora Yell refaire surface à travers cette réédition. Si l’on se souvenait à peu près de l’histoire et de tout ce qui gravitait autour, le fait de se replonger dedans à permis de ressortir tellement d’éléments intéressants. Voici clairement le genre de récit qui nous touche en plein cœur par la sincérité de ses personnages et surtout la manière dont sont amenés les divers messages de l’œuvre. Il y a une force d’attraction qui se dégage de ce manga qui fait qu’une fois que l’on a mis le nez dedans, il est difficile de s’en détacher. Tout cela est dû au formidable travail de la mangaka pour insuffler une véritable âme à tous ses protagonistes. On a beau avoir eu le droit à une myriade de titres abordant ce genre de sujets, toute la magie de ces deux premiers tomes provient de la bienveillance qui s’en dégage. On a beau avoir par moments la crainte que tout le monde entourant Tsubasa s’effondre à cause d’un échec, il n’en est au final rien. Les chutes sont nombreuses, mais il y a toujours une main tendue pour permettre à cette demoiselle de se redresser et de s’épanouir un peu plus. Une profonde complicité s’installe alors entre nous et ces individus fictifs, mais qui sont empreints d’un réalisme touchant. Une formidable ode à l’entraide, à la camaraderie et surtout à l’apprentissage qui passe forcément par des erreurs. Le véritable combat n’est pas d’atteindre ses rêves, mais de surmonter tout ce qui se dressera sur cette route qui influencera aussi toute une existence et non simplement une place dans la fanfare.

Que dire de plus sur ce titre si ce n’est que c’est un véritable coup de cœur. On apprécie énormément de voir des mangas de ce style revenir et apporter de la bonne humeur surtout dans une période où il est difficile de sourire. Aozora Yell nous rappelle que la joie est parfois proche et qu’il suffit de s’ouvrir à quelqu’un pour finalement retrouver son chemin. Si l’on pourrait recommander cette licence à tous ceux souhaitant un très bon school-life, on tient aussi à dire que n’importe qui peut s’amuser en lisant cette œuvre. Par ses nombreux sujets universels, l’affect que l’on a pour nos compagnons de route et par l’émotion véhiculée, cette saga frappe très fort d’entrée de jeu. Une aventure littéraire qui mérite amplement de trôner dans n’importe quelle bibliothèque et d’être ressortie dès que l’on a un petit coup de blues. Un petit rayon de soleil qui réchauffe le cœur et permet d’oublier, pendant quelques instants, ses problèmes. A présent, on ne peut pas quitter cette lecture sans évoquer les nombreuses questions qui nous trottent dans la tête. Est-ce que Tsubasa parviendra finalement à jouer lors d’une future représentation ? Daisuke réussira-t-il à tirer son équipe vers le haut ? Réussiront-ils à ressortir grandi de toutes ces expériences ? L’angoisse finira-t-elle par prendre le pas ? Il va maintenant falloir être patient en attendant la suite de l’œuvre.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces deux premiers volumes de Aozora Yell. Avez-vous apprécié de retrouver ces charmants personnages ? Trouvez-vous que les messages véhiculés sont d’une grande importance ? Pensez-vous que la puissance du récit est toujours aussi intense ? Quel est votre personnage favori parmi cette ribambelle d’individus ? Avez-vous pu vous identifier facilement à l’un d’entre eux ? Trouvez-vous qu’il est important de savoir véhiculer une bonne humeur au sein de ce genre de lecture ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour pouvoir échanger, discuter et débattre autour de ce sujet 🙂

© 2008 Kawahara Kazune, Shueisha