Chocobo

Chocobo : quand une mascotte prend les armes

Je vous avais demandé il y a quelque temps quelles seraient les invocations que vous aimeriez que je traite dans une chronique. Si la première fut Shiva que j’ai pu aborder un peu plus tôt, le second sujet a pu en surprendre plus d’un. En effet, vous avez été nombreux à me demander un focus sur une chimère bien singulière. Il s’agit de ce cher Chocobo qui est avant tout connu comme mascotte de Final Fantasy. J’étais très impatient de relever le défi et surtout de voir comment amener ce sujet. Car si l’on retient énormément son apparition en tant que matéria dans FFVII, le légendaire oiseau jaune n’en est pas à sa première escapade sur le champ de bataille. On peut même dire qu’il a déjà été d’un grand secours pour l’équipe en dehors de n’être qu’un moyen de transport parmi tant d’autres. Il ne sera donc pas question ici de s’attarder sur tout ce qui englobe le chocobo, mais bel et bien sur l’utilisation de cet animal comme membre de l’équipe ou créature. Ses autres apparitions feront sans doute l’œuvre d’une future chronique pour venir compléter tout ce qu’il y a à dire sur cette mascotte devenue rapidement culte. Il est grand temps d’observer cet animal qui peut se montrer brutal derrière son image toute mignonne.

Une monture et un compagnon précieux

Au vu de sa longévité, la saga Final Fantasy a su créer de nombreux éléments faisant partie intégrante de la franchise. Des personnages ou des créatures qui dépassent le simple cadre d’épisode pour devenir des représentants à part entière de toute la licence. C’est par exemple le cas pour Tomberry, Pampa, Mog et notre sujet du jour à savoir le Chocobo. En très peu de temps, cet oiseau a su se hisser comme une mascotte toujours plus présente au fil des opus allant même jusqu’à avoir des jeux entièrement dédiés à l’un des représentants de cette espèce. De par sa carrure, son attitude à l’égard des hommes et ses aptitudes, cet animal a rapidement été présenté comme un moyen de transport efficace permettant de franchir de grandes distances en peu de temps. Mais contrairement au canoë, vaisseau et autres moyens de locomotion, nous sommes face à un être vivant qui va justement avoir un statut bien particulier pour le joueur. Même si sa présence peut sembler dans certains épisodes anecdotiques ou très légers, le chocobo s’immisce dans l’esprit du joueur comme un compagnon fidèle et qui apporte son aide à sa manière tout au long de notre aventure. Ayant fait ses débuts dans Final Fantasy II, le chocobo était avant tout considéré comme une monture qui avait la particularité de permettre au joueur d’éviter les combats en étant sur son dos. 

Un excellent moyen de gagner du temps quand il fallait faire certains allers-retours. Si ce rôle va lui coller à la peau tout au long des opus, il ne faudra pas attendre trop longtemps pour que ses possibilités soient étendues. En effet, c’est dès Final Fantasy III que le légendaire oiseau jaune peut être appelé en combat pour aider à vaincre les ennemis. Une évolution loin d’être isolée au vu de ce qui se passera par la suite dans les aventures d’après. Mais c’est aussi dès cet épisode qu’un autre représentant important va faire son apparition. Il s’agit tout bonnement du Gros Chocobo qui servira de stockage pour gérer son inventaire et se débarrasser de certains objets. Si je parle de ce dernier, c’est justement parce qu’il va avoir une certaine importance dans notre sujet initial concernant l’invocation de chocobo en combat. Et c’est finalement dans FFIV que notre cher compagnon à plumes va montrer qu’il existe plusieurs types de ses congénères. On introduit ici la notion de couleurs permettant de distinguer les divers chocobos et surtout leurs capacités spécifiques. Un élément qui sera ensuite repris dans certains des opus suivants. Quand on observe ça, on se rend compte à quel point cet animal a su gravir rapidement les échelons étant donné qu’entre chaque jeu, il acquiert une nouvelle fonctionnalité. Symbole d’une popularité grandissante et d’une envie d’intégrer cette espèce animale dans tout le lore de la franchise, le chocobo devient dès lors une figure iconique. Un allié qui aide d’une manière ou d’une autre et où l’on va être constamment heureux en faisant sa découverte dans une nouvelle épopée. Comme si on retrouvait un vieil ami dont on connaît déjà les capacités et dont on sait qu’il saura nous soutenir à sa façon.

Boko - chocobo

Quand Chocobo sort ses griffes

Il est l’heure de se concentrer sur l’aspect combatif de notre camarade doré et surtout sur son impact au fil des épisodes. Comme j’ai pu le dire précédemment, c’est dans le troisième épisode que le chocobo a su se défaire de son image de simple monture pour devenir un allié pendant les rencontres avec les divers ennemis du jeu. Cela peut sembler étrange au premier abord qu’un animal aussi mignon et semblant avant tout axé sur la course puisse se transformer en une arme mortelle. Pourtant, il peut devenir un bel atout notamment dans les premières utilisations. En effet, il ne faut pas oublier que le troisième opus est aussi celui qui a introduit le principe d’invocation et que notre chère monture peut rapidement se faire éclipser par ces entités beaucoup plus impressionnantes. Malgré tout, on s’attache à ce petit être qui nous paraissait inoffensif et qui pourtant peut venir briser cette image pour venir à notre secours. Une présence réconfortante qui ne se limite plus à la carte du monde, mais aussi aux divers combats que l’on va mener. Un principe qui va être réutilisé dans FFIV pour conserver tout ce qui a été façonné jusqu’ici. Dans un sens, on peut considérer cette période comme celle ayant permis de développer une bonne partie des talents de nos amis pour qu’il puisse se démarquer de cette case initiale dans laquelle on peut avoir tendance à les placer. C’est d’ailleurs très fort de remarquer que les chocobos vont aussi être les rares créatures de Final Fantasy à être aussi impliqué dans tout ce qui est conflits armés comme on peut le voir dans des titres comme FFX, FFXII ou bien Type-0.

Mais là où l’image du chocobo a radicalement changé, c’est avec l’épisode V. En effet, notre cher héros Bartz a avec lui, dès le départ, une de ses créatures comme compagnon et ami d’enfance. Cela va même jusqu’à lui donner un nom en l’appelant Boko. Si le titre va aussi garder cette partie transport et invocation en combat, cette fois les choses sont différentes. Le chocobo est directement lié à la trame principale en faisant d’un de ces représentants, un personnage important dans le groupe. Il a beau ne pas parler ou garder cette apparence très classique parmi son espèce, Boko est à part dans le cœur des joueurs. Au même titre qu’il est le meilleur ami du héros, il va aussi devenir un compagnon attachant pour nous au fur et à mesure qu’on le voit au fil de cette épopée. Le chocobo n’est plus un simple animal, mais un camarade qui a son histoire, son alchimie avec le protagoniste et son rôle à jouer dans cette aventure. Il s’agit sûrement de la plus belle consécration pour cet oiseau qui était initialement pensé comme une simple monture. En apparaissant aux côtés du reste de l’équipe, il devient officiellement une figure importante de ce cinquième opus tout en renforçant son impact sur la franchise de manière globale. Même s’il n’apparaît qu’au début de l’histoire, il va ensuite refaire son apparition pour avoir une présence bien plus importante et un rôle crucial. On va même pouvoir assister à un touchant rapprochement entre lui et une autre chocobo qui donnera naissance à plusieurs enfants. D’ailleurs, le nom de Boko reviendra fréquemment au fil de certains épisodes comme une manière de faire perdurer la mémoire de cet être dévoué à son ami de toujours.

Le cas FFVII

Voilà sûrement le moment que beaucoup attendent. En effet, il ne faut pas nier que FFVII a été le Final Fantasy de beaucoup de monde. C’est d’ailleurs par celui-ci que beaucoup ont pu découvrir chocobo et surtout la matéria qui lui est attitrée. Si FFVI avait ramené notre créature à plumes au rang de simple monture avec la possibilité pour Setzer d’en appeler un au combat, FFVII va avoir un rapport différent avec la mascotte de la licence. C’est dans cet épisode que l’on va avoir le droit à notre première grande quête annexe autour de ces oiseaux jaunes. C’est là qu’intervient la ferme Chocobo qui est un lieu où l’on est obligé de passer pour avancer. Ce n’est que bien plus tard que l’on pourra s’adonner ici à l’élevage de chocobos, moment nécessaire pour récupérer de nombreux objets utiles dont “Les Chevaliers de la Table Ronde”. Les plus curieux seront allés discuter avec les créatures présentes dans l’enclos principal et qui, suite à une petite danse, vont nous offrir la matéria d’invocation chocobo/mog. Pour ma part, étant le premier opus que j’ai fait, je me questionnais sur ce qui se cachait derrière ce nom. Surtout qu’il s’agit de la première matéria de ce type que le joueur peut obtenir. Il y a donc une envie irrépressible de voir ce qui se cache derrière et d’observer son pouvoir destructeur. C’est donc avec beaucoup d’attente que je l’ai lancé durant un combat. C’est là que l’on est beaucoup à avoir eu la même réaction. Si la force de l’attaque, à ce moment précis, est plus que convaincante, c’est surtout ce qui se passe qui nous marque. 

On voit un mog muni d’un bandeau qui chevauche un chocobo fonçant droit vers l’ennemi. Le choc qui s’opère alors va avoir un effet cartoon et provoquer les dégâts que l’on espérait. On finit l’invocation avec un mog étourdi qui est finalement récupéré par son acolyte pour disparaître en hors-champ. Ce contraste entre ce que l’on pouvait espérer et le résultat final va justement provoquer un amusement de notre part en voyant cette image. L’absurdité de la situation est réussie, car elle fait de cette invocation une arme à part surtout quand on voit le sérieux qui se dégagera des autres chimères par la suite. Notre premier contact avec ces matérias est donc un élément pensé pour faire rire et étonner le joueur quand il lance le sort pour la première fois. Cela s’inscrit dans le fait que si le chocobo, et le mog ici aussi, peuvent faire des dommages, ils sont avant tout des figures marquantes de la série que l’on place dans une situation qui n’est pas forcément à leur avantage. C’est ce décalage qui rend cette utilisation aussi efficace et mémorable. Mais ce n’est pas tout étant donné que cette invocation a aussi un autre secret. C’est en effet la seule à avoir en réalité deux visages. Il peut arriver, quand on l’utilise en combat, que ce ne soient pas nos deux comparses qui fassent leur apparition. L’intitulé du sort change à la surprise générale et l’on voit tomber du ciel un énorme chocobo. Ce dernier écrase littéralement l’adversaire et cela joue encore plus l’aspect comique propre à cette matéria. Cela fait bien sûr référence au gros chocobo qui était déjà présent dans certains des précédents opus. Mais pour les joueurs qui découvraient cela pour la première fois, l’image de cette imposante créature qui aplatit l’ennemi par son fessier nous pousse inéluctablement à rire. On détourne ici le concept de base de ces chimères qui sont censées être des outils impressionnants pour nous délivrer une invocation loufoque et qui joue justement de ça pour ancrer un peu plus profondément l’image du chocobo dans notre esprit. D’ailleurs, FFVII Remake conservera ça, mais en faisant deux matérias distinctes. Il faudra alors vaincre le gros chocobo pour obtenir sa collaboration directe.

Chocobo - gros chocobo

Chocobo multiplie les rôles

Si je voulais me concentrer ici sur le chocobo en tant qu’invocation dans Final Fantasy VII, c’est justement parce qu’il s’agit souvent de celle que l’on entend le plus quand on parle de ce rôle pour le légendaire oiseau jaune. Mais il est intéressant de voir aussi à quel point son rôle a aussi changé par la suite. S’il reste possible de l’utiliser sur le champ de bataille dans le VIII à travers sa G-Force, il s’agira de la dernière utilisation, hors MMO, où le chocobo participe à l’action directement sous nos ordres. Par la suite, cette figure pourra autant devenir un précieux compagnon de voyage nous amenant vers des contrées inédites comme dans le IX qu’avoir une présence encore plus adorable comme le bébé chocobo de Sazh dans FFXIII. En fait, cette mascotte a toujours été centrée sur un rôle précis, celui de nous faciliter le voyage en termes de monture. Cependant, elle a aussi su s’affranchir de cette base pour se diriger vers d’autres ramifications sans perdre son but initial. Combattant, personnage plus ou moins important, créature faisant partie du lore de la saga, cet animal a en réalité une multitude de visages. Il finira même par être un héros et un explorateur dans Chocobo’s Dungeon. Le fait qu’il soit parvenu à se hisser au même rang que Shiva, Ifrit ou Ramuh est simplement une manière de montrer son importance dans la saga autant sur le plan symbolique pour le studio que l’attachement que le joueur a pour ces adorables créatures. 

Des compagnons loyaux qui nous ont guidé vers tant de contrées et ont même pris leur courage à deux mains pour nous défendre quand on était en mauvaise situation. Peu importe l’épisode, le chocobo n’est plus uniquement une monture. C’est un membre important de l’équipe et qui sera toujours là, d’une manière ou d’une autre, pour nous accompagner. D’ailleurs, il y a une image très forte qui me reste en mémoire et qui représente très bien à quel point on est attaché à cet être. Il s’agit de l’intro de Type-0 où l’on voit un mage agonisant à côté de son chocobo lui aussi sur le point de rendre son dernier souffle. Une image poignante et qui nous fait verser des larmes tant elle montre le lien indéfectible qui s’est tissé entre le joueur et toutes ces créatures. Jusqu’au dernier moment, il restera auprès de son maître, symbole d’une fidélité sans faille et surtout du soutien indestructible qu’il porte à celui qu’il considère comme un ami. Le genre de scène qui montre qu’un personnage de jeu ou même une simple créature peut réussir à nous affecter profondément. J’espère en tout cas que cette chronique vous aura plu et surtout qu’elle aura été à la hauteur de ce compagnon qui a quasiment toujours été là au cours de ces innombrables aventures. N’hésitez pas à me dire votre rapport aux chocobos, à leur invocation ainsi qu’à leur rôle dans la saga.

2 Comments

  • Cet article m’a rappelé plein de trucs que j’avais oublié concernant les Chocobo, que ce soit le stockage dans FFIII ou les couleurs dans le 4. Merci pour la petite séquence nostalgie.

    « On est jamais mieux qu’à dos de chocobo ! »

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