Gannibal : nos 5 raisons pour commencer
On se retrouve aujourd’hui pour une autre petite chronique autour de notre rendez-vous du moment. Après avoir déjà abordé le cas pour un titre en particulier, on revient pour mettre en avant une série qui mérite le coup d’oeil. Encore une fois, on souhaite aborder dans ce genre d’articles des mangas qui ont de très belles qualités et qui, pourtant, n’ont pas forcément la visibilité qu’ils méritent. Pour ce samedi, on s’est dit que l’on allait vous emmener dans l’effroi avec un titre qui a su surprendre de nombreux lecteurs. Il s’agit nul autre que de Gannibal. Cette licence nous provient tout droit du catalogue de Meian et compte actuellement 5 tomes chez nous. Le manga est toujours en cours au Japon avec un onzième volume qui arrivera très bientôt. On avait déjà abordé par le passé cette série à travers plusieurs chroniques, mais on avait envie de montrer cinq grands atouts qui n’ont jamais changé depuis le début de cette aventure. C’est pour cela que l’on vous fait ce petit listing concernant notre ressenti et les qualités indéniables de cette franchise qui a largement su montrer qu’elle n’avait rien à envier aux autres titres du genre. Une véritable maîtrise de l’horreur, une ambiance diablement efficace, un protagoniste aux multiples nuances et des dessins remarquables sont autant de points qui rendent cette épopée savoureuse et angoissante.
5 – Une histoire sublimée par son dessin
Si l’on aborde les points forts de Gannibal, il est impossible de ne pas évoquer la qualité des dessins de Masaaki Ninomiya. En plus d’être absolument magnifiques, la qualité de son trait joue aussi énormément sur l’appréciation que l’on peut avoir de l’œuvre. La beauté de Kuge et sa quiétude sont parfaitement soulignées avant que l’on ne bascule lentement dans l’angoisse et l’horreur. Cela s’exprime autant par les paroles, mais avant tout par ces dessins qui racontent bien plus. Un simple regard de travers parvient alors à nous mettre mal à l’aise au même titre que notre policier. On est donc autant attiré par traits fins et envoûtants que rebutés par ce qu’ils annoncent. On est ici dans l’exemple parfait du fait qu’une direction artistique peut grandement influencer le ressenti du lecteur sur l’ensemble d’un manga. Ici, tout colle parfaitement pour accenteur ce sentiment d’oppression qui se construit autant par des mots que par des gestes et des décors. Le simple fait de contempler le regard des habitants de ce village suffit alors à nous donner des frissons dans le dos. Une expérience littéraire qui est autant propre au niveau du scénario que brillante par sa mise en scène et l’ensemble des détails incorporés par l’auteur. Des visuels qui nous donnent presque le sentiment que la fiction s’efface pour s’ancrer dans une certaine réalité.
4 – Un protagoniste aux nombreuses nuances
Daigo est sûrement l’un des plus grands atouts de Gannibal. Si la série présente beaucoup d’individus marquants ou qui vont jouer un rôle prépondérant dans l’intrigue, c’est bel et bien notre policier qui est au centre de tout. Ce qui est remarquable avec ce dernier, c’est que l’on ne sait jamais sur quel pied danser avec lui. Nos premiers pas en sa compagnie nous montrent un père qui essaye d’arranger les choses et de proposer une nouvelle vie à sa famille. On sent donc totalement les chaînes du passé qui semblent l’emprisonner. Pourtant, plus on progresse dans le récit et plus on découvre une autre facette de sa personnalité. Semblant absolument tout donner pour son sens de la justice poussé à l’excès, il arrive à montrer un visage presque terrifiant. Comme s’il y avait un autre type de monstre parmi ce groupe d’êtres inquiétants. On est donc happé par sa quête personnelle qui est de faire la lumière sur la part sombre de cet endroit et de ces habitants. Cependant, on a aussi une inquiétude qui nous accompagne au fur et à mesure qu’il dévoile son vrai visage. Un protagoniste qui n’est pas bon ou mauvais, mais qui se laisse dicter par sa propre boussole morale pouvant le passer autant d’un côté comme de l’autre de cette barrière. Le genre d’individus qui peut aisément passer du statut de héros à celui de anti-héros sous prétexte de ses convictions.
3 – Une tension maîtrisée
Qui dit manga d’horreur dit aussi une certaine maîtrise de la tension. Sur ce point, Gannibal réussit aisément à se classer dans le haut du panier. On est constamment rappelé à cette vérité qui entoure ce village et où la méfiance doit être constante. En apparence, tout semble paisible et normal alors que les villageois sont particulièrement chaleureux. Pourtant, il suffit de quelques éléments pour que notre regard change radicalement sur ceux avec qui cohabitent la famille Agawa. Quelques paroles ou même un simple regard suffisent à nous faire comprendre qu’il vaut mieux ne pas fouiller en profondeur ce qu’il se passe véritablement dans les coulisses de ce petit bourg. Plus on en découvre d’ailleurs sur ce qui se cache sur ces terres et plus le malaise se fait ressentir comme si on était pris au piège. Le simple fait aussi d’avoir cette sensation d’être au milieu d’une meute de loups prête à bondir à tout instant nourrit cette inquiétude que l’on éprouve. La tension est donc bien dosée pour que l’on ne face jamais directement face à la menace, mais qu’on la ressente pleinement. Ignorant totalement d’où le prochain coup sera porté, on est sur le qui-vive tout autant que ce policier. Une oppression qui accompagne forcément la découverte de la vérité et qui ne fait que s’alourdir à chaque nouveau tome.
2 – Des adversaires redoutables
Si l’angoisse est bien présente, c’est aussi parce que l’auteur a su mettre en scène des antagonistes parfaitement ancrés dans le scénario. Gannibal joue autant sur son atmosphère que sur les divers opposants qui se dresseront sur la route de Daigo. Il y a bien sûr la majorité des villageois de Kuge qui sont là pour créer une sorte de prison dont il semble impossible d’en réchapper. Cependant, c’est surtout dans l’un des groupes de cette histoire que va résider l’une des grandes forces de cette série. Ces derniers ne s’arrêtent jamais de jongler entre la menace et les moqueries comme si tout cela n’était qu’un jeu pour eux. Prétextant de bizuter le nouvel arrivant, on se pose tout d’abord cette question si leurs plaisanteries de mauvais goût ne vont pas trop loin. Au fil des pages, ils deviennent une menace de plus en plus grandissante jusqu’à devenir des sortes de marionnettistes se délectant de cette nouvelle poupée que la vie leur a donnée. Des gens pouvant clairement être désignés comme des opposants redoutables, mais qui vont aussi cacher la véritable menace. Une ombre grandissante qui peut survenir à tout instant et dont il semble impossible d’y faire face. Au même titre que la mort qui frappe sans prévenir, ce danger apparaît et disparaît sans jamais laisser la moindre trace. Des prédateurs qui encerclent lentement leur proie jusqu’à finalement lui retirer toute échappatoire.
1 – Une intrigue palpitante
En dehors de tous les éléments que l’on a abordé jusqu’ici, Gannibal brille aussi par son scénario. Là où aujourd’hui on a souvent l’habitude des récits horrifiques faisant appel au gore ou bien à des éléments surnaturels voir de véritables monstres, ici tout est ancré dans une profonde réalité. On souhaite que le lecteur frissonne en lisant ces pages en se disant que tout cela pourrait être plausible. A travers son histoire, le mangaka souhaite nous confronter à des gens ordinaires qui peuvent pourtant être source d’un profond malaise, mais aussi d’une peur palpable par ce qu’ils ont comme rituels ou coutumes. Une terreur viscérale qui s’inscrit dans notre subconscient et qui va influencer chacun de nos pas au sein de cette aventure. De même, le titre ne fait que peu de fois appel à des effusions de sang ou des morts à la pelle. Tout ceci est bien plus subtil et va permettre de renforcer l’aspect polar de cette oeuvre où chaque découverte est souvent dû à un petit détail macabre. Des notes laissées par un prédécesseur, une mise en garde ou des gens qui observent le moindre fait et geste de cette famille sont suffisants pour insuffler l’effroi chez le lecteur. Une qualité indéniable qui permet à cette série de renouer avec une menace plus concrète et perceptible. Un scénario qui nous tient donc en haleine, nous pousse à continuer l’épopée, mais qui va aussi marquer les esprits.
On espère que cet article vous aura plu. Comptez-vous tester Gannibal ou connaissiez-vous déjà la série ? 🙂